La plus douce des voix qui vibraient sous le ciel
Se tait: les rossignols ailés pleurent le frère
Qui s'envole au-dessus de l'âpre et sombre terre,
Ne lui laissant plus voir que l'être essentiel,

Esprit qui chante et rit, fleur d'une âme sans fiel.
L'ombre...

 
Sur ce palmier qui te balance,
Dors, tendre fruit de mon amour ;
Mes bras, quelques instants, ont porté ton enfance,
Ce fragile palmier te soutient à son tour ;
Ainsi me berçait l’espérance.
Dors en paix sur ce frêle appui.
Si le vent vient gémir sur...

Poet: Victor Hugo

XXXVIII

ÉCRIT SUR LE TOMBEAU D’UN PETIT ENFANT AU BORD DE LA MER

Vieux lierre, frais gazon...

Poet: Victor Hugo

 
Prends cette rose, et sur ton cœur
Réchauffe-la, quoique flétrie ;
Sous d’autres cieux, triste et rêveur,
Pour te l’offrir je l’ai cueillie.
Elle a vécu ; — mais à tes yeux
Sa fleur encor paraîtra belle,
Si tu te dis qu’aux mêmes lieux
Ton...

L’étoile à sept rayons qui conduisait les mages
     S’est éteinte sur nos pays.
La Méditerranée a battu nos rivages,
     Et les grands cyprès ont gémi.

Le Rhône a charrié du limon et des pierres.
     Les rois d’Arles de leurs tombeaux
Sont sortis. Les...

À Eugène et Lucienne de Kermadec

Mon tombeau mon joli tombeau,
il sera peint au ripolin
avec des agrès de bateau
et des tatouages de marins.

Sur mon...

 
      Près de la pierre close
      Sous laquelle repose
      Théophile Gautier,
           (Non tout entier,

      Car par son œuvre altière
      Ce dompteur de matière
      Est comme auparavant
           Toujours vivant,)

      ...

 
C’était toute douceur et nuance et sourdine
De lys purs qui seraient sensitives, et d’une
Figure de clarté qui serait clair de lune,
Figure de Béguine ou de Visitandine.

C’était tout falbalas et brumes en écharpes ;
C’était toute musique, en pleurs d’être...

En ce temps-là, Jésus était dans la Judée ;
Il avait délivré la femme possédée,
Rendu l’ouïe aux sourds et guéri les lépreux ;
Les prêtres l’épiaient et parlaient bas entre eux.
Comme il s’en retournait vers la ville bénie,
Lazare, homme de bien, mourut à Béthanie....

Poet: Victor Hugo

 
I

O harpe qui dors sur la tête
Immense du poëte-roi,
Veuve immortelle du prophète,
Un jour encore éveille-toi !
Quoi ! dans cette innombrable foule
Des races dont le pied te foule,
Il n’est plus une seule main
Qui te remue et qui t’accorde...