• et de la faiblesse des nôtres


    Je ne suis rien, mon Dieu, je ne suis que ténèbres,
    Si vos vives splendeurs ne conduisent mes pas,
    Ou du moins mes clartés sont des torches funèbres,
    Dont la triste lumière éclaire mon trépas.

    Quand de vos vifs rayons j'ai fait mourir la flamme,
    Les glaces de la mort s'emparent de mes sens,
    Quand vous vous...

  • et de la résistance que la Grâce trouve en lui


    (Fragment)

    " Vien vien, me dites-vous, appaiser ma colere,
    Change en respect tous tes mépris,
    J'ai toûjours de l'amour, et je suis toûjours Pere
    Ne veux-tu plus estre mon fils ?

    Si tu n'aimes un Pere, au moins redoute un Juge,
    Prens toy-mesme pitié de toy ;
    Contre moy quel moyen de...

  • À caution tous amants sont sujets :
    Cette maxime en ma tête est écrite.
    Point n'ai de foi pour leurs tourments secrets ;
    Point auprès d'eux n'ai besoin d'eau bénite,
    Dans coeur humain probité plus n'habite
    Trop bien encore a-t-on les mêmes dits
    Qu'avant qu'astuce au inonde fût venue ;
    Mais, pour d'effets, la mode en est perdue :
    On n'aime plus comme on...

  • Entre deux draps de toile belle et bonne,
    Que très souvent on rechange, on savonne,
    La jeune Iris, au coeur sincère et haut,
    Aux yeux brillants, à l'esprit sans défaut,
    Jusqu'à midi volontiers se mitonne.

    Je ne combats de goûts contre personne,
    Mais franchement sa paresse m'étonne ;
    C'est demeurer seule plus qu'il ne faut
    Entre deux draps....

  • [...] Pour être courtisan, il faut dissimuler,
    Faire le chien couchant, ou ne s'en point mêler ;
    Je n'ai point ces vertus : comme sous une halle,
    Mon esprit simplement sa marchandise étale ;
    Je hais tout artifice et tout déguisement,
    Je ne sais ni louer ni blâmer faussement ;
    Bref, qu'en tous mes propos je suis si véritable
    Qu'un grand ne me veut voir...

  • Poètes, peintres parlants, que vous sert de nous feindre,
    Peintres, poètes muets, que vous sert de nous peindre
    Des feux, des fouets, des fers, des vaisseaux pleins de trous,
    Des rages, des fureurs, des lieux épouvantables :
    Pour exprimer l'horreur des enfers effroyables,
    Est-il enfer semblable à celui des jaloux ?

    L'aigle de Prométhée, les fouets des...

  • Ma belle un jour dessus son lit j'approche
    Qui me baisant là sous moi frétillait
    Et de ses bras mon col entortillait
    Comme un Lierre une penchante Roche.

    Au fort de l'aise et la pâmoison proche
    Il me sembla que son oeil se fermait,
    Qu'elle était froide et qu'elle s'endormait
    Dont courroucé je lui fis ce reproche :

    Vous dormez donc !...

  • [?] Qu'est-ce donc de la vie où l'homme se plaît tant ?
    Ce n'est ,qu'une fumée ou qu'un ombre inconstant,
    Une frêle vapeur, à l'instant consumée,
    Un songe fabuleux, qui passe en un moment.
    Quel fol est donc celui qui chérit tellement
    Un songe, une vapeur, un ombre, une fumée ?

    Mais qu'est-ce de la mort, que tout le monde craint,
    Sinon le seul...

  • Un oeil de chat-huant, des cheveux serpentins,
    Une trogne rustique à prendre des copies,
    Un nez qui au mois d'août distille les roupies,
    Un ris sardonien à charmer les lutins,

    Une bouche en triangle, où comme à ces mâtins
    Hors oeuvre on voit pousser de longues dents pourries,
    Une lèvre chancreuse à baiser les furies,
    Un front plâtré de fard, un...

  • Tirer du ver l'éclat et l'ornement des Rois,
    Rendre par les couleurs une toile parlante,
    Emprisonner le temps dans sa course volante,
    Graver sur le papier l'image de la voix ;

    Donner aux corps de bronze une âme foudroyante,
    Sur les cordes d'un luth faire parler les doigts
    Savoir apprivoiser jusqu'aux monstres des bois,
    Brûler avec un verre une...