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    Il faut aimer les arts pour les plaisirs qu’ils donnent, non pour
    la gloire qu’ils promettent.
    Madame BEAUFORT D’HAUTPOUL.

    Qui ! moi, moi l’envier, la chercher ou l’attendre ?
    Moi, d’un immense écho flatter ma faible voix ?
    Non, je n’y prétends point, mais je crois la comprendre ;
    Et je m’applaudis de mon choix !

    Porter dans...

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    Elle tomba ; le prêtre au sein d’un noir asile
    Emporta, belle encor, la dépouille immobile.
    H. DE LATOUCHE.

    Des feux du soir l’horizon se colore ;
    J’entends gronder un tonnerre lointain ;
    L’air embrasé semble irriter encore
    Ce mal brûlant qui dévore mon sein.
    Un bruit, un mot, tout accroît mon martyre :
    Epoux, amis,...

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    Julia Alpinula , jeune prêtresse de la déesse Aventia, mourut
    peu de temps après son père, condamné â mort comme traître
    par Aulus Cœcina, et dont elle essaya vainement d’obtenir la
    grâce. Son épitaphe a été découverte depuis plusieurs années dans
    l’Helvétie romaine ; la voici :
    JULIA ALPINVLA
    HIC JACEO
    INFELIC1S PATRIS INFELIX PROLES...

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    Cy gist amors qui bien amer faysoit,
    Li faulx amans l’ont jeté hors de vie ;
    Amors vivant n’est rien que tromperie :
    Por franc amors priez Dieu, s’il vos plaist.
    THIBAUD, roi de Navarre.

    Merci, gentilles Jouvencelles,
    M’avez reçu dans le châtel.
    Soyez-tendres autant que belles,
    Saurez les chants du ménestrel ;
    Les...

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    Les cordes de la lyre ont oublié mes doigts.
    ANDRÉ CHÉNIER.

    Vierges du Pinde, où cachez-vous ma Lyre ?
    L’ai-je égarée aux bosquets que j’aimais ?
    De son destin ne sauriez-vous m’instruire ?
    M’est-elle donc enlevée à jamais ?

    Pour la trouver, de la double colline
    Mes tristes pas deux fois ont fait le tour ;
    Mais vainement...

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    Adieu, plaisant pays de France,
    O ma patrie
    La plus chérie,
    Qui a nourri ma jeune enfance.
    Adieu ! France ! adieu, mes beaux jours !
    La nef qui déjoint nos amours
    N’a cy de moi que la moitié ;
    Une part te reste, elle est tienne ;
    Je la fie à ton amitié
    Pour que de l’autre il te souvienne.
    MARIE STUART.

    ...

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    Jetez vos regards sur moi, et ayez compassion de moi, car je
    suis seule et pauvre.
    Ps. 22.

    Le jour fuit, la nuit tombe, et ses ombres glacées
    Ajoutent leur tristesse à mes tristes pensées !
    Pour moi, tout est besoin, souffrance, isolement,
    Mon feu s’éteint, mon corps languit sans aliment,
    J’ai froid, j’ai faim. Pourtant du fond...

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    Come o’er the sea
    Maiden ! with me...

    Viens ! ô viens avec moi sur la mer azurée ;
    Qu’aux vents capricieux ma barque soit livrée.
    Tu seras ma compagne, alors que le soleil
    Colore l’Océan de son éclat vermeil,
    Ou lorsque, s’échappant de la nue orageuse,
    La neige au sein des flots tombe silencieuse.
    Que nous font des saisons...

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    Aver la morte innanzi gli occhi parme.
    PÉTRARQUE.

    Il me semble avoir la mort devant les yeux.

    Quand de la vie essayant le voyage,
    L’enfant sourit à son naissant destin,
    La Mort est là ; comme un léger nuage
    Elle apparaît à l’horizon lointain :
    Sans redouter cette ombre fugitive,
    Qu’aperçoit seule une mère craintive,...

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    There’s a buwer of roses by Bendeemer’s stream.

    Aux bords du Bendemir est un berceau de roses
    Que jusqu’au dernier jour on me verra chérir ;
    Le chant du rossignol, dans ses fleurs demi-closes,
    Charme les flots du Bendemir.

    J’aimais à m’y bercer d’un songe fantastique ;
    M’enivrant de parfums, de repos, d’avenir,
    J’écoutais tour...