Filles de Jupiter, vierges aux longues tresses,
Je dirai de Vulcain les antiques détresses,
Et quel bâtard céleste arriva le premier
Avant l’enfant amour et le filet d’acier !

Quand Vénus au dieu Mars, sous les pins de Sicile,
Pour la première fois fut pliante et...

 

COMME si vous aviez pris racine en mon cœur,
Je vous dirai toujours : Beaux arbres , je vous aime !
Erables, vous surtout, dont la feuille est l’emblème
Du pays où je vis ma joie et ma douleur.

Qu’un tendre amour rend l’âme encline à la douceur !
Depuis...

L’aurore a la pâleur verdâtre d’une morte,
Elle semble une frêle et tremblante Alkestis
Qui, les pas vacillants, vient frapper à la porte
Où l’amour l’...

Honorant mes amis des presents de ma Muse,
Dangennes, je seroy dehors de toute excuse
Si j’aloy t’oublier : car c’est toy (je le sçay)
Qui defens le party de mon nouvel...

Dans le jardin, où des lions mélancoliques
Traînent le char du vieil amour,
Mes yeux ont allumé leurs braises sur la tour
Et regardent, mélancoliques,
Traîner le char du vieil amour.

Des chapelets de seins enguirlandent le bord
Des seins de reine, où sont...

 
Le vent d’orage, allant où quelque dieu l’envoie,
S’il rencontre un parterre, y voudrait bien rester :
Autour du plus beau lis il s’enroule et tournoie,
Et gémit vainement sans pouvoir s’arrêter.

— « Demeure, endors ta fougue errante et soucieuse,
Endors-la...

Cette belle ennemie et d'Amour et de moi,
Qui presqu'en se jouant range tout en servage,
A pour soldats choisis, et pour riche équipage
L’honneur, la Chasteté. la Constance et la Foi :

Un seul mauvais penser n'a place auprès de soi,
La Vertu toute vive est peinte...

 
Qui veut avant le point du jour,
Vers le bien-aimé de mon âme,
Parce que je languis d'amour,
Porter le secret de ma flamme ?

 O mon cœur, à quel cœur discret
Peux-tu te confier encore ? -
Si l'alouette a mon secret,
Elle ira le dire à l'Aurore...

 

Allez au pays de Chine,
Et sur ma table apportez
Le papier de paille fine
Plein de reflets argentés !

Pour encre et pour écritoire,
Allez prendre à l’Alhambra
Le sang d’une mûre noire
Et l’écorce d’un cédrat !

Au fond des vertes savanes...

 
J’AIME tes yeux, j’aime ton front,
O ma rebelle, ô ma farouche,
J’aime tes yeux, j’aime ta bouche
Où mes baisers s’épuiseront.

J’aime ta voix, j’aime l’étrange
Grâce de tout ce que tu dis,
O ma rebelle, ô mon cher ange,
Mon enfer et mon paradis...