(extrait)
Aigles qui passez sur nos têtes,
Allez dire aux vents déchaînés
Que nous défions leurs tempêtes
Avec nos mâts enracinés.
Qu'ils montent, ces tyrans de l'onde,
Que leur aile s'ameute et gronde
Pour assaillir nos bras nerveux !
Allons ! leurs plus fougueux vertiges
Ne feront que bercer nos tiges
Et que siffler dans nos cheveux !...
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Sus, Bergers, qu'on se réjouisse,
Et que chacun de nous jouisse
Des faveurs qu'Amour lui départ :
Ce bel âge nous y convie,
On ne peut trop tôt ni trop tard
Goûter les plaisirs de la vie.
Suivons ce petit Roi des âmes,
De qui les immortelles flammes
Gardent Nature de périr :
Choisissons-le pour notre maître,
Et ne craignons point... -
Hors des cercles que de ton regard tu surplombes,
Démon concept, tu t'ériges et tu suspends
Les males heures à ta robe, dont les pans
Errent au prime ciel comme un vol de colombes.
Toi, pour qui sur l'autel fument en hécatombes
Les lourds désirs plus cornus que des égipans,
Electuaire sûr aux bouches des serpents,
Et rite apotropée à la fureur des trombes ;... -
Ici l'on passe
Des jours enchantés !
L'ennui s'efface
Aux coeurs attristés
Comme la trace
Des flots agités.
Heure frivole
Et qu'il faut saisir,
Passion folle
Qui n'est qu'un désir,
Et qui s'envole
Après le plaisir !