• Sur un rocher désert, l’effroi de la nature,
    Dont l’aride sommet semble toucher les cieux,
    Circé, pâle, interdite, et la mort dans les yeux,
          Pleurait sa funeste aventure.
          Là, ses yeux errants sur les flots,
    D’Ulysse fugitif semblaient suivre la trace.
    Elle croit voir encor son volage héros ;
    Et, cette illusion soulageant sa disgrâce,...

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  • Le prince d’autre-part, en ce cruel malheur,
    Est accablé d’ennuis, et saisi de douleur.
    Aurele, par des mots pleins d’innocente audace,
    Pensant le consoler, le pique et l’embarrasse ;
    Et d’un cuisant soucy chacun d’eux devoré,
    De l’autre, en soupirant, croit l’esprit égaré.
    Auberon voit l’effet de sa ruse traistresse ;
    Et par les belles mains de la...

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    Les troupes des françois, du Rhein victorieuses,
    Attendoient leur grand roy, riches et glorieuses,
    Où la Meuse et la Marne, encor foibles ruisseaux,
    Humectent les vallons, de leurs naissantes eaux.
    Et dé-ja paroissoit la brigade avancée,
    Sur la rive d’un bois par le prince laissée,
    Dont le chef languissoit d’impatiens soucys,
    Lisois, source du...

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    Clotilde cependant, l’amante infortunée,
    Du celeste secours n’est pas abandonnée.
    La vierge qui conceût, qui des vierges a soin,
    La regarde du ciel en ce pressant besoin ;
    Et voulant reprimer l’infernale insolence,
    De son fils va pour elle implorer l’assistance.
    Pres du pere éternel, brillant de majesté,
    De son verbe divin la sainte humanité,...

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    Le monarque goustoit, dans les champs delectables,
    Pres d’un visage feint, des douceurs veritables ;
    Et sa raison plongée en l’erreur de ses sens,
    Chargeoit son pur amour de crimes innocens.
    Albione languit dans sa peine amoureuse :
    Est dans les bras du prince heureuse et malheureuse ;
    Et trompant avec luy ses violens desirs,
    Sous sa fausse...

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    A peine douze fois l’astre qui fait les jours
    Sur la terre et sous l’onde eut achevé son cours,
    Qu’il s’épand dans Vienne une prompte nouvelle,
    Qu’une ambassade arrive en pompe solemnelle.
    Soudain le sage Aurele, et le brave Lisois,
    Font admirer leur troupe, et l’éclat des françois,
    La mine et l’air charmant que nul peuple n’égale,
    Et le...

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    Aurele à differer ne peut plus consentir ;
    S’irrite avec Lisois ; menace de partir ;
    Joint la fierté pressante à sa prudente addresse.
    Irier enfin demande à la sage princesse,
    Si le royal serment de reverer la croix,
    Suffit pour l’engager aux conjugales loix.
    Des celestes decrets sa sainte ame asseurée,
    Accepte de Clovis la parole jurée :...

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    Dans les bras de Clovis Yoland se debat :
    Fait mille vains efforts : de ses poings le combat :
    Enfin du fort coursier prend la bride, et la serre.
    Il se cabre ; et tous deux ils tombent sur la terre.
    Le monarque dispos se releve soudain.
    Yoland fait le mesme, et met le fer en main :
    Monstre au puissant guerrier sa force et son addresse.
    Il pare...

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    Pour le don precieux que par toy Dieu m’envoye,
    Je dois bien, respond-il, te donner cette joye :
    Et puis que ce lieu frais nous preste un doux repos,
    Je pourray de plus loin reprendre mon propos.
    Dans le dernier combat, qui d’une haute gloire
    Honora Childeric sur les bords de la Loire,
    Voulant d’un vaillant pere estre veû digne fils,
    Je...