• C'estoit alors, quand, les chaleurs passees,
    Le sale Automne aux cuves va foulant
    Le raisin gras dessoubz le pied coulant,
    Que mes douleurs furent encommencees.

    Le paisan bat ses gerbes amassees,
    Et aux caveaux ses bouillans muis roulant,
    Et des fruictiers son automne croulant,
    Se vange lors des peines advancées.

    Seroit ce point un...

  • Quand j'ose voir Madame, Amour guerre me livre,
    Et se pique à bon droit que je vay follement
    Le cercher en son regne ; et alors justement
    Je souffre d'un mutin temeraire la peine.

    Or me tiens-je loing d'elle, et ta main inhumaine,
    Amour, ne chomme pas : mais si aucunement,
    Pitié logeoit en toy, tu devois vrayement
    T'ayant laissé le camp, me...

  • Quand viendra ce jour là, que ton nom au vray passe
    Par France dans mes vers ? combien et quantes fois
    S'en empresse mon coeur, s'en demangent mes doits ?
    Souvent dans mes escris de soy mesme il prend place.

    Maulgré moy je t'escris, maulgré moy je t'efface.
    Quand Astree viendroit, et la foy, et le droit,
    Alors, joyeux, ton nom au monde se rendroit....

  • Quand celle j'oy parler qui pare nostre France,
    Lors son riche propos j'admire en escoutant ;
    Et puis s'elle se taist, j'admire bien autant
    La belle majesté de son grave silence.

    S'elle escrit, s'elle lit, s'elle va, s'elle dance,
    Or je poise son port, or son maintien constant,
    Et sa guaye façon ; et voir en un instant
    De çà de là sortir mille...

  • Quand tes yeux conquerans estonné je regarde,
    J'y veoy dedans à clair tout mon espoir escript ;
    J'y veoy dedans Amour luy mesme qui me rit,
    Et m'y monstre, mignard, le bon heur qu'il me garde.

    Mais, quand de te parler par fois je me hazarde
    C'est lors que mon espoir desseiché se tarit ;
    Et d'avouer jamais ton oeil, qui me nourrit,
    D'un seul mot de...