Ahod fut un pasteur opulent dans la plaine.
Sa femme, un jour d’été, posant sa cruche pleine,
Se coucha sous un arbre au pays de Béthel,
Et, s’endormant, elle eut un songe, qui fut tel :

D’abord il lui sembla qu’elle sortait d’un rêve
Et qu’Ahod lui disait : « ...

Il faudrait, pour quitter la ville, un vieux bateau,
Suivant l’eau lentement, sans voiles & sans rames.
Sur des nuages blancs aussi blancs que des femmes,
Le ciel d’été, l’azur étendrait son manteau.

Serré dans le granit comme dans un étau,
Le fleuve mord ses...

Vivant, cet homme était une âme basse & vile :
Il avait insulté, calomnié, menti,
Vendu sa conscience & trahi son parti ;
Ses mains gardaient le sang de la guerre civile.

Rien n’avait fatigué sa lâcheté servile.
Le mépris sur son nom s’était apesanti,...

Le Bouddha rêve, ayant dans ses mains ses orteils.

Pourna dit : « Les esprits affranchis sont pareils
Au libre vent du nord dans le ciel sans nuage !
Grimpant les rocs, passant les fleuves à la nage,
Aux peuples très-lointains des bords très-reculés,
Pour qu’ils...

La bonté du soleil n’apaise pas nos yeux.
Nous avons les prés clairs où l’eau met des buées,
Les collines aux plis charmants continuées
En des bandes couleur de perle au bord des cieux.

Nos chênes sont si hauts, si vaillants & si vieux
Qu’ils connaissent la...

Le chêne est vieux ; les ans, les vents & le tonnerre
Ont fait brèche à son front quatre fois centenaire.
Squelette immense, au loin, dans la brume des soirs,
Il tord sous un ciel gris ses bras noueux & noirs ;
Sur ses minces rameaux tremble un feuillage rare ;...

Comme elle était chrétienne & n’avait pas voulu,
Pour de vains dieux d’argile & de bois vermoulu,
Allumer de l’encens ni célébrer des fêtes,
Le préteur ordonna de la livrer aux bêtes ;
Et comme elle était jeune & vierge, & rougissait
Quand l’œil du...

Un matin, le long d’une bruyère
A l’éclat tout vermeil,
J’aperçus une noire vipère
Qui dormait au soleil....

Elle n’a pas perdu de son cœur un pistil,
Ni du frêle tissu de sa corolle un fil ;
La page ondule encore où sécha la rosée
De son dernier matin, mêlée à d’autres pleurs ;
La mort en la cueillant l’a seulement baisée,
Et, soigneuse, n’a fait qu’éteindre ses couleurs...

Chaque être est, dans le tout, un exemplaire unique :
Avant, rien de semblable ; après, rien de pareil !
Et chaque fois que Dieu crée & se communique,
C’est un enfantement, ce n’est pas un réveil.

Dans sa mobilité partout la vie abonde,
Sans pouvoir revenir au...