Tu me proposes, fenêtre étrange, d'attendre ; déjà presque bouge ton rideau beige. Devrais-je, ô fenêtre, à ton invite me rendre ? Ou me défendre, fenêtre ? Qui attendrais-je ?
Ne suis-je intact, avec cette vie qui écoute, avec ce coeur tout plein que la perte...
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Vois-tu venir sur le chemin la lente, l'heureuse, celle que l'on envie, la promeneuse ? Au tournant de la route il faudrait qu'elle soit saluée par de beaux messieurs d'autrefois.
Sous son ombrelle, avec une grâce passive, elle exploite la tendre alternative :...
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L'aurai-je exprimé, avant de m'en aller, ce coeur qui, tourmenté, consent à être ? Étonnement sans fin, qui fus mon maître, jusqu'à la fin t'aurai-je imité ?
Mais tout surpasse comme un jour d'été le tendre geste qui trop tard admire ; dans nos paroles...
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Vois-tu, là-haut, ces alpages des anges entre les sombres sapins ? Presque célestes, à la lumière étrange, ils semblent plus que loin.
Mais dans la claire vallée et jusques aux crêtes, quel trésor aérien ! Tout ce qui flotte dans l'air et qui s'y reflète...
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Été : être pour quelques jours le contemporain des roses ; respirer ce qui flotte autour de leurs âmes écloses.
Faire de chacune qui se meurt une confidente, et survivre à cette soeur en d'autres roses absente.
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Dis-moi, rose, d'où vient qu'en toi-même enclose, ta lente essence impose à cet espace en prose tous ces transports aériens ?
Combien de fois cet air prétend que les choses le trouent, ou, avec une moue, il se montre amer. Tandis qu'...
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Fenêtre, qu'on cherche souvent pour ajouter à la chambre comptée tous les grands nombres indomptés que la nuit va multipliant.
Fenêtre, où autrefois était assise celle qui, en guise de tendresse, faisait un lent travail qui baisse et immobilise ......
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Tout se passe à peu près comme si l'on reprochait à la pomme d'être bonne à manger. Mais il reste d'autres dangers.
Celui de la laisser sur l'arbre, celui de la sculpter en marbre, et le dernier, le pire : de lui en vouloir d'être en cire.
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Les tours, les chaumières, les murs, même ce sol qu'on désigne au bonheur de la vigne, ont le caractère dur.
Mais la lumière qui prêche douceur à cette austérité fait une surface de pêche à toutes ces choses comblées.
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Le silence uni de l'hiver est remplacé dans l'air par un silence à ramage ; chaque voix qui accourt y ajoute un contour, y parfait une image.
Et tout cela n'est que le fond de ce qui serait l'action de notre coeur qui surpasse le multiple...
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