Douce courbe le long du lierre, chemin distrait qu'arrêtent des chèvres ; belle lumière qu'un orfèvre voudrait entourer d'une pierre.
Peuplier, à sa place juste, qui oppose sa verticale à la lente verdure robuste qui s'étire et qui s'étale.
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Beau papillon près du sol, à l'attentive nature montrant les enluminures de son livre de vol.
Un autre se ferme au bord de la fleur qu'on respire - : ce n'est pas le moment de lire. Et tant d'autres encor,
de menus bleus, s'éparpillent,...
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Puisque tout passe, faisons la mélodie passagère ; celle qui nous désaltère, aura de nous raison.
Chantons ce qui nous quitte avec amour et art ; soyons plus vite que le rapide départ.
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Un rose mauve dans les hautes herbes, un gris soumis, la vigne alignée ... Mais au-dessus des pentes, la superbe d'un ciel qui reçoit, d'un ciel princier.
Ardent pays qui noblement s'étage vers ce grand ciel qui noblement comprend qu'un dur passé à tout...
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Je te vois, rose, livre entrebâillé, qui contient tant de pages de bonheur détaillé qu'on ne lira jamais. Livre-mage,
qui s'ouvre au vent et qui peut être lu les yeux fermés ..., dont les papillons sortent confus d'avoir eu les mêmes idées.
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C'est presque l'invisible qui luit au-dessus de la pente ailée ; il reste un peu d'une claire nuit à ce jour en argent mêlée.
Vois, la lumière ne pèse point sur ces obéissants contours et, là-bas, ces hameaux, d'être loin, quelqu'un les console...
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Ô bonheur de l'été : le carillon tinte puisque dimanche est en vue ; et la chaleur qui travaille sent l'absinthe autour de la vigne crépue.
Même à la forte torpeur les ondes alertes courent le long du chemin. Dans cette franche contrée, aux forces ouvertes...
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Peut-être que si j'ai osé t'écrire, langue prêtée, c'était pour employer ce nom rustique dont l'unique empire me tourmentait depuis toujours : Verger.
Pauvre poète qui doit élire pour dire tout ce que ce nom comprend, un à peu près trop vague qui chavire,...
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Laissez-moi dormir, encore... C'est la trêve pendant de longs combats promise au dormeur ; je guette dans mon coeur la lune qui se lève, bientôt il ne fera plus si sombre dans mon coeur.
Ô mort provisoire, douceur qui nous achève, mesure de mes cimes, très juste...
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Souvent au-devant de nous l'âme-oiseau s'élance ; c'est un ciel plus doux qui déjà la balance,
pendant que nous marchons sous des nuées épaisses. Tout en peinant, profitons de son ardente adresse.
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