France, au lieu de pleurer l'éclipse de ta gloire,
Reporte ici les yeux, et pense à ton histoire ;
Rappelle à ton esprit quels merveilleux exploits
T'ont de tes oppresseurs délivrée autrefois ;
Apprends, quelques revers que le ciel te destine,
À ne jamais douter de la faveur divine,
À garder ton courage, à croire en tes destins ;
Et si les nations, des...
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DANS le vieil hôtel catholique
J’aime surtout la grande cour
Où veille un fantôme de tour
Sur lequel un lierre s’applique.Un platane mélancolique
Y garde avec un vague amour
Une urne à l’austère contour
Où dort, sans doute, une reliqueDans sa niche aux coins vermoulus
La vieille Pomone n’a plus
De fruits à sa tête meurtrie... -
Neige endolorissante et morne, tu déroules
Ta nappe liliale au toit cher que je sais,
Neige endolorissante, ô neige qui t’écroules !Et la maison vieillote aux carreaux verts cassés
A des airs de jeunesse et de pâle frileuse
Et ne se souvient plus des contes jacassés :Des contes jacassés, au soir, par la fileuse,
En la cuisine antique où le pot... -
À CAMÉLINAT, membre de la Commune.
Voyez ce bâtiment doré,
Des badauds si fort admiré,
Mais de solidité factice.
Cave tassant, gros mur fendu,
L’étayer serait temps perdu.
Cette propriété
Croule de vétusté,
Il est temps qu’on la démolisse !
Un banquier loge à l’entresol :
Là, de l’industrie et du sol... -
MOI
Quel fardeau te pèse, ô mon âme !
Sur ce vieux lit des jours par l’ennui retourné,
Comme un fruit de douleurs qui pèse aux flancs de femme
Impatient de naître et pleurant d’être né ?
La nuit tombe, ô mon âme ! un peu de veille encore !
Ce coucher d’un soleil est d’un autre l’aurore.
Vois comme avec tes sens s’... -
Que me fait le coteau, le toit, la vigne aride ?
Que me ferait le ciel, si le ciel était vide ?
Je ne vois en ces lieux que ceux qui n'y sont pas !
Pourquoi ramènes-tu mes regrets sur leur trace ?
Des bonheurs disparus se rappeler la place,
C'est rouvrir des cercueils pour revoir des trépas !
Le mur est gris, la tuile est rousse,
L'hiver a... -
Pourtant le soir qui tombe a des langueurs sereines
Que la fin donne à tout, aux bonheurs comme aux peines ;
Le linceul même est tiède au coeur enseveli :
On a vidé ses yeux de ses dernières larmes,
L'âme à son désespoir trouve de tristes charmes,
Et des bonheurs perdus se sauve dans l'oubli.
Cette heure a pour nos sens des impressions douces
Comme des... -
(extraits)
Quel fardeau te pèse, ô mon âme !
Sur ce vieux lit des jours par l'ennui retourné,
Comme un fruit de douleurs qui pèse aux flancs de femme
Impatient de naître et pleurant d'être né ?
La nuit tombe, ô mon âme ! un peu de veille encore !
Ce coucher d'un soleil est d'un autre l'aurore.
Vois comme avec tes sens s'écroule ta prison !
Vois... -
Efface ce séjour, ô Dieu ! de ma paupière,
Ou rends-le-moi semblable à celui d'autrefois,
Quand la maison vibrait comme un grand coeur de pierre
De tous ces coeurs joyeux qui battaient sous ses toits !
A l'heure où la rosée au soleil s'évapore,
Tous ces volets fermés s'ouvraient à sa chaleur,
Pour y laisser entrer, avec la tiède aurore,
Les nocturnes... -
Seule, en un coin de terre où plane la tristesse
Et le mélancolique et vague ennui des soirs,
La vieille maison blanche, aux grands contrevents noirs,
Pleure-t-elle ses gens, son hôte, son hôtesse ?
Avec sa porte close et ses carreaux en deuil
Qui ne semblent, au loin, qu'un vaporeux décalque,
La maison blanche et noire a l'air d'un catafalque
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