Il fait froid. Rentrons vite. Il fait froid. Les gamins
Achètent des marrons pour se chauffer les mains
Et courent en frappant des pieds, comme en colère.
Dans le ciel bleu d’acier, un ciel de nuit polaire,
Le dur scintillement des étoiles s’accroît.
Les...

 
C’EST au temps de la chrysanthème
Qui fleurit au seuil des hivers
Que l’amour cruel dont je t’aime
En moi poussa des rameaux verts.

Il naquit, doux et solitaire,
A ces fleurs d’automne pareil
Qui, pour parer encor la terre
N’ont pas eu besoin de...

 
J’IGNORAIS tout de Toi, ne connaissant encore
Que la douce fierté dont ton front se décore
Et de tes yeux divins la sereine clarté.
Mais aujourd’hui je sais jusqu’au bout le poème
De ton corps enchanté. Voilà pourquoi je t’aime
Avec tes sens nouveaux qu’...

 
TU l’as bien dit : je ne sais pas t’aimer.
Tout ce qu’un cœur peut enfermer d’ivresse,
Cacher de pleurs et rêver de caresses,
N’est pas encor digne te charmer.
— Tu l’as bien dit : je ne sais pas t’aimer !

Tu l’as bien dit : mes tendresses sont vaines,...

 
NOUS nous disions : quand le printemps
Ramènera dans son haleine
La splendeur des lys éclatants
Et l’allégresse de la plaine.

O printemps qui ne reviens pas !
Quand du bout d’azur de ton aile
Tu réveilleras sur nos pas
L’âme des choses...

 
A vous s’en vont mes vers tremblants
S’abattre devant vos pieds blancs
Comme des colombes blessées ;
Vous êtes ce qu’ils ont chanté,
L’espoir, la grâce, la beauté,
Toutes mes chimères passées

Tous mes rêves me sont rendus ;
L’ange des paradis...

 
ÊTES-VOUS femme, êtes-vous ange ?
Ou votre nom mentit deux fois,
O charmeresse dont la voix
Tinte avec une grâce étrange ?

Vos yeux dont le bleu divin change
Comme celui des fleurs des bois
Jettent, dans les cœurs aux abois,
De crainte et d’...

 
DANS la forêt que l’hiver navre
J’allais silencieux et seul ;
La lèvre était comme un cadavre
Où la neige jette un linceul.

Les dernières feuilles froissées
Couraient sur le sol sans gazons
Et, sur le deuil de mes pensées.
Planait le deuil des...

 
En hiver la terre pleure ;
Le soleil froid, pâle et doux,
Vient tard, et part de bonne heure,
Ennuyé du rendez-vous.

Leurs idylles sont moroses.
— Soleil ! Aimons ! ― Essayons.
Ô terre, où donc sont tes roses ?
— Astre, où donc sont tes rayons...

Poet: Victor Hugo

Et maintenant voici l’hiver
et mon cœur qui s’était allé,
revenu heureux dans sa terre
sachant que tout est à aimer,

depuis le ciel, depuis la mer
jusque mieux et plus humblement
les objets de toutes manières...

Poet: Max Elskamp