• LA-BAS...

    Là-bas, sur la rive africaine,
    Sous le beau ciel élyséen,
    Tu verras, ma petite reine,
    Comme il fait beau, comme on est bien !

    Chère, veux-tu du pittoresque ?
    nous aurons, si c'est là ton goût,
    Une blanche maison mauresque
    Avec des faïences partout.

    Tu porteras, ô ma chérie,...

  •  
    Quand Orphée eut perdu sa maîtresse à jamais,
    Il dit : « Je chanterai, pour épuiser ma peine,
    Un thrène harmonieux sur celle que j’aimais. »

    Fuyant l’Hèbre fatal et sa rive inhumaine,
    Au bois sombre, où parfois sonne un rugissement,
    Il promenait les chants de la Lyre d’ébène.

    Mais il sentait la plainte...

  • I

    Par les couchants sereins et calmes, les mouettes
    Vont mêlant sur la mer leur vol entrecroisé :
    Tels des gris souvenirs pleins de douceurs secrètes
    Voltigeant dans un cœur souffrant, mais apaisé.

    L’une, dans les clartés rouges et violettes
    D’un coucher de soleil, fend le ciel embrasé ;
    Une autre comme...

  • ... A sa voix se leva le prince des Aèdes,
    Et son Luth animé, plein de souffles ardents,
    Si douloureusement vibra sous ses doigts raides,

    Que les tigres rayés et les lions grondants
    Le suivaient, attendris, et lui faisaient cortège,
    Doux, avec des lambeaux de chair entre les dents.

    Choeur monstrueux conduit par un divin Chorège !
    Les grands...

  • Tu voyais sous tes pas un gouffre se creuser
    Qu'élargissaient sans fin le doute et l'ironie ;
    Et, penché sur cette ombre, en ta longue insomnie,
    Tu sentais un frisson mortel te traverser.

    A l'abîme vorace, alors, sans balancer,
    Tu jetas ton grand coeur brisé, ta chair punie.
    Tu jetas ta raison, ta gloire et ton génie,
    Et la douceur de vivre et l'...