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                                                 I

    Les mares de vos yeux aux joncs de cils,
                 Ô vaillante oisive femme,
                 Quand donc me renverront-ils
    La Lune-levante de ma belle âme ?

    Voilà tantôt une heure qu’en langueur
                 Mon cœur si simple s’abreuve
                 De vos vilaines rigueurs,
    Avec le regard...

  • Ah ! tout le long du coeur
    Un vieil ennui m'effleure...
    M'est avis qu'il est l'heure
    De renaître moqueur.

    Eh bien ? je t'ai blessée ?
    Ai-je eu le sanglot faux,
    Que tu prends cet air sot
    De La Cruche cassée ?

    Tout divague d'amour ;
    Tout, du cèdre à l'hysope,
    Sirote sa syncope ;
    J'ai fait un joli four.

  • Je te vas dire : moi, quand j'aime,
    C'est d'un coeur, au fond sans apprêts,
    Mais dignement élaboré
    Dans nos plus singuliers problèmes.

    Ainsi, pour mes moeurs et mon art,
    C'est la période védique
    Qui seule à bon droit revendique
    Ce que j'en " attelle à ton char ".

    C'est comme notre Bible hindoue
    Qui, tiens, m'amène à caresser,...

  • Et je me console avec la
    Bonne fortune
    De l'alme Lune.
    Ô Lune, Ave Paris stella !

    Tu sais si la femme est cramponne ;
    Eh bien, déteins,
    Glace sans tain,
    Sur mon ?il ! qu'il soit tout atone,

    Qu'il déclare : ô folles d'essais,
    Je vous invite
    A prendre vite,
    Car c'est à prendre et à laisser.

  • Les mares de vos yeux aux joncs de cils,
    Ô vaillante oisive femme,
    Quand donc me renverront-ils
    La Lune-levante de ma belle âme ?

    Voilà tantôt une heure qu'en langueur
    Mon coeur si simple s'abreuve
    De vos vilaines rigueurs,
    Avec le regard bon d'un terre-neuve.

    Ah ! madame, ce n'est vraiment pas bien,
    Quand on n'est pas la Joconde,...

  • T'occupe pas, sois Ton Regard,
    Et sois l'âme qui s'exécute ;
    Tu fournis la matière brute,
    Je me charge de l'oeuvre d'art.

    Chef-d'oeuvre d'art sans idée-mère
    Par exemple ! Oh ! dis, n'est-ce pas,
    Faut pas nous mettre sur les bras
    Un cri des Limbes prolifères ?

    Allons, je sais que vous avez
    L'égoïsme solide au poste,
    Et même...

  • Encore un livre ; ô nostalgies
    Loin de ces très-goujates gens,
    Loin des saluts et des argents,
    Loin de nos phraséologies !

    Encore un de mes pierrots mort ;
    Mort d'un chronique orphelinisme ;
    C'était un coeur plein de dandysme
    Lunaire, en un drôle de corps.

    Les dieux s'en vont ; plus que des hures
    Ah ! ça devient tous les jours pis...

  • Coeur de profil, petite âme douillette,
    Tu veux te tremper un matin en moi,
    Comme on trempe, en levant le petit doigt,
    Dans son café au lait une mouillette !

    Et mon amour, si blanc, si vert, si grand,
    Si tournoyant ! ainsi ne te suggère
    Que pas-de-deux, silhouettes légères
    A enlever sur ce solide écran !

    Adieu. - Qu'est-ce encor ?...

  • Ah ! sans Lune, quelles nuits blanches,
    Quels cauchemars pleins de talent !
    Vois-je pas là nos cygnes blancs ?
    Vient-on pas de tourner la clanche ?

    Et c'est vers toi que j'en suis là,
    Que ma conscience voit double,
    Et que mon coeur pêche en eau trouble,
    Ève, Joconde et Dalila !

    Ah ! par l'infini circonflexe
    De l'ogive où j'ahanne...

  • J'entends battre mon Sacré-Coeur
    Dans le crépuscule de l'heure,
    Comme il est méconnu, sans soeur,
    Et sans destin, et sans demeure !

    J'entends battre ma jeune chair
    Équivoquant par mes artères,
    Entre les Édens de mes vers
    Et la province de mes pères.

    Et j'entends la flûte de Pan
    Qui chante : " bats, bats la campagne !
    " Meurs...