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    RÉCITATIF

    Le temple de Sion était dans le silence ;
    Les saints hymnes dormaient sur les harpes de Dieu ;
    Les foyers odorants que l'encensoir balance
    S'éteignaient; et l'encens, comme un nuage immense,
    S'élevait en rampant sur les murs du saint lieu.

    Les docteurs de la loi, les chefs de la prière,
    Étaient assis dans leur...

  • Autour du toit qui nous vit naître
    Un pampre étalait ses rameaux ;
    Ses grains dorés, vers la fenêtre,
    Attiraient les petits oiseaux.

    Ma mère, étendant sa main blanche,
    Rapprochait les grappes de miel,
    Et les enfants suçaient la branche,
    Qu'ils rendaient aux oiseaux du ciel.

    L'oiseau n'est plus, la mère est morte ;
    Le vieux cep languit...

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                                MOI

    Quel fardeau te pèse, ô mon âme !
    Sur ce vieux lit des jours par l’ennui retourné,
    Comme un fruit de douleurs qui pèse aux flancs de femme
    Impatient de naître et pleurant d’être né ?
    La nuit tombe, ô mon âme ! un peu de veille encore !
    Ce coucher d’un soleil est d’un autre l’aurore.
    Vois comme avec tes sens s’...

  • Que me fait le coteau, le toit, la vigne aride ?
    Que me ferait le ciel, si le ciel était vide ?
    Je ne vois en ces lieux que ceux qui n'y sont pas !
    Pourquoi ramènes-tu mes regrets sur leur trace ?
    Des bonheurs disparus se rappeler la place,
    C'est rouvrir des cercueils pour revoir des trépas !


    Le mur est gris, la tuile est rousse,
    L'hiver a...

  • Pourtant le soir qui tombe a des langueurs sereines
    Que la fin donne à tout, aux bonheurs comme aux peines ;
    Le linceul même est tiède au coeur enseveli :
    On a vidé ses yeux de ses dernières larmes,
    L'âme à son désespoir trouve de tristes charmes,
    Et des bonheurs perdus se sauve dans l'oubli.

    Cette heure a pour nos sens des impressions douces
    Comme des...

  • (extraits)

    Quel fardeau te pèse, ô mon âme !
    Sur ce vieux lit des jours par l'ennui retourné,
    Comme un fruit de douleurs qui pèse aux flancs de femme
    Impatient de naître et pleurant d'être né ?
    La nuit tombe, ô mon âme ! un peu de veille encore !
    Ce coucher d'un soleil est d'un autre l'aurore.
    Vois comme avec tes sens s'écroule ta prison !
    Vois...

  • Efface ce séjour, ô Dieu ! de ma paupière,
    Ou rends-le-moi semblable à celui d'autrefois,
    Quand la maison vibrait comme un grand coeur de pierre
    De tous ces coeurs joyeux qui battaient sous ses toits !

    A l'heure où la rosée au soleil s'évapore,
    Tous ces volets fermés s'ouvraient à sa chaleur,
    Pour y laisser entrer, avec la tiède aurore,
    Les nocturnes...