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    Encore un hymne, ô ma lyre !
    Un hymne pour le Seigneur,
    Un hymne dans mon délire,
    Un hymne dans mon bonheur !

    Oh ! qui me prêtera le regard de l'aurore,
    Les ailes de l'oiseau, le vol de l'aquilon ?
    Pourquoi ? — Pour te trouver, toi que mon âme adore,
    Toi qui n'as ni séjour, ni symbole, ni nom !

    Qu'ils sont heureux,...

  • Frappe encore, ô Douleur, si tu trouves la place !
    Frappe, ce cœur saignant t'abhorre et te rend grâce,
    Puissance qui ne sais plaindre ni pardonner !
    Quoique mes yeux n'aient plus de pleurs à te donner,
    Il est peut-être en moi quelque fibre sonore
    Qui peut sous ton regard se torturer encore,
    Comme un serpent coupé, sur le chemin gisant,
    Dont le tronçon...

  • Verbe incréé! source féconde
    De justice et de liberté!
    Parole qui guéris le monde!
    Rayon vivant de vérité!
    Est-il vrai que ta voix d'âge en âge entendue,
    Pareille au bruit lointain qui meurt dans l'étendue,
    N'a plus pour nous guider que des sons impuissants?
    Et qu'une voix plus souveraine,
    La voix de la parole humaine,
    Étouffe à jamais tes...

  •  
    Elève-toi, mon âme, au-dessus de toi-même :
    Voici l'épreuve de ta foi !
    Que l'impie, assistant à ton heure suprême,
    Ne dise pas : « Voyez, il tremble comme moi ! »

    La voilà, cette heure suivie
    Par l'aube de l'éternité,
    Cette heure qui juge la vie
    Et sonne l'immortalité !
    Et tu pâlirais devant elle,
    Ame à l'...

  • Le jour s'éteint sur tes collines,
    Ô terre où languissent mes pas !
    Quand pourrez-vous, mes yeux, quand pourrez-vous, hélas !
    Saluer les splendeurs divines
    Du jour qui ne s'éteindra pas ?

    Sont-ils ouverts pour les ténèbres,
    Ces regards altérés du jour ?
    De son éclat, ô Nuit ! à tes ombres funèbres
    Pourquoi passent-ils tour à tour ?

    Mon...

  •  
    La terre n'était plus qu'une tombe fermée ;
    Masse informe et muette, éteinte, inanimée,
    Elle flottait au rang qu'elle avait occupé,
    Comme un vaisseau muet que la foudre a frappé,
    Quand la main qui le guide est tombée en poussière,
    Suit encore un moment sa rapide carrière,
    Puis chancelle et s'arrête, et de ses flancs déserts
    ...

  • Pourquoi bondissez-vous sur la plage écumante,
    Vagues dont aucun vent n’a creusé les sillons ?
    Pourquoi secouez-vous votre écume fumante
    En légers tourbillons ?

    Pourquoi balancez-vous vos fronts que l’aube essuie,
    Forêts, qui tressaillez avant l’heure du bruit ?
    Pourquoi de vos rameaux répandez-vous en pluie
    Ces pleurs silencieux dont...

  • Salut, ô sacrés tabernacles,
    Où tu descends, Seigneur, à la voix d'un mortel!
    Salut, mystérieux autel,
    Où la foi vient chercher et son pain immortel
    Et tes silencieux oracles!

    Quand la dernière heure des jours
    A gémi dans tes vastes tours,
    Quand son dernier rayon fuit et meurt dans le dôme;
    Quand la veuve, tenant son enfant par la main,
    A...

  • Ô père qu'adore mon père!
    Toi qu'on ne nomme qu'à genoux!
    Toi, dont le nom terrible et doux
    Fait courber le front de ma mère!

    On dit que ce brillant soleil
    N'est qu'un jouet de ta puissance;
    Que sous tes pieds il se balance
    Comme une lampe de vermeil.

    On dit que c'est toi qui fais naître
    Les petits oiseaux dans les champs,
    Et qui...

  • ... L'astre qu'à ton berceau le mage vit éclore,
    L'étoile qui guida les bergers de l'aurore
    Vers le Dieu couronné d'indigence et d'affront,
    Répandit sur la terre un jour qui luit encore,
    Que chaque âge à son tour reçoit, bénit, adore
    Qui dans la nuit des temps jamais ne s'évapore,
    Et ne s'éteindra pas quand les cieux s'éteindront !

    Ils disent...