L'esté grillant, et le chaud Sirien,
Perçant les flancs de la terre qui bée :
Non ceste Fleur qui m'a l'ame enflambée,
Mesme à l'envy du gaillard Cyprien.
Elle est sa guide en ce val terrien,
Son flair combat l'odoreuse Sabée
Et dans le coeur cest amour m'est tombée
Par qui j'ay tout, et sans qui je n'ay rien.
Pluye, ni vent, ni...
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Si je la voy pres d'un ruisseau coulant,
Elle me semble une belle Naiade :
Elle me semble une belle Driade,
Si je la voy l'herbe des prez foulant.
Si je la voy par les hautz lieus allant,
Je pense voir une vraye Oreade :
Et la compare à quelque Hamadriade,
Lors qu'au jardin ses beautez va çellant.
Que diray plus ? certes je ne me trompe... -
Le feu bruslant, ou la torche allumée
Perd sa lueur aus rayons du Soleil :
Et mon amour qui n'a point de pareil,
Tout autre amour fait couler en fumée.
Voyla pourquoi mon ame accoustumée
A ressentir les esclairs d'un bel oeil,
Vit au milieu d'un brasier nompareil :
Opiniastre à se voir consumée.
Ni la rigueur des moys plus froidureus,... -
Le feu brusque, et leger, aus Astres s'achemine,
Nostre ame tient du feu : la terre, l'eau, ni l'aer,
A sa vivacité ne se peut esgaler :
Aussi le feu les passe, et sur chacun domine.
Les metaus fréchement arrachez de la mine,
S'affinent tous au feu : le feu ne peut celer
Ses graces, ni vertus : il fait estinceler
Ses clamez haut et bas, et les Cieus... -
Les vers Toscans du Cygne Florentin
Ont illustré sa Laure magnifique,
Et sous le nom du verd arbre Delfique
Semant sa gloire au Royaume Latin.
Depuis en Gaule un Sonneur Angevin
Dit sous couleur de l'Olivier Attique,
Sa chere Olive : et sa voix Poëtique
La celebra d'un chant noble, et divin.
Ore apres eus et d'age, et de merite,
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Le jour, le point, mille foys attendu
L'heure, et la nuit, mille fois attenduë,
M'ont desormais entre les bras rendu
D'une qui s'est entre mes bras renduë.
D'ame, et d'esprit, je suis tout esperdu !
D'ame, et d'esprit, elle est toute esperduë !
Ô jour luisant ! ô soulas pretendu !
Ô dous esbat ! ô joye pretenduë !
D'un tel discours mes... -
Doctime amy, qu'Amour docteur anime
Au bellime art des sçavantismes Sioeurs :
Tu vas goustant leurs saintimes douçieurs,
Enflant ta veine en rime coulantime.
Ton coeur bravime, et ta voix bruyantime,
Santant ainsi nos longuimes errieurs,
Hautime suyt ses brusquimes furieurs,
Chaudimes or' d'une ardieur si gentime.
Je ne t'escry pour... -
Grasinde, vous semblez à la vigne sauvage
Qui naist pres d'un halier, ou sur un mont desert :
Là son pampre, et son cep, rien du tout ne luy sert,
Et si nul Vigneron n'en tire du breuvage.
Ainsi vostre Beauté qui me tient en servage,
Sa fleur, son fruit, son tige, et sa racine perd :
N'employant a propos un manouvrier expert,
Qui sa racine, tige, et...