Qu’elle me plaît, en son costume antique,
Cette beauté, blanche sur un fond noir,
Rêve d’amour qu’un pinceau poétique
Cache à demi, pour mieux la faire voir !

On n’aperçoit de toute la figure
Qu’un bras superbe et qu’un profil perdu ;
Mais si...

D’APRÈS UNE EAU-FORTE DE LEYS

Une ville gothique, avec tout son détail,
Pignons, clochers et tours, forme la perspective ;
Par les portes s’élance une foule hâtive,
Car déjà le printemps des prés verdit l’émail.

Le bourgeois s’...

 
La rosée arrondie en perles
Scintille aux pointes du gazon ;
Les chardonnerets et les merles
Chantent à l’envi leur chanson ;

Les fleurs de leurs paillettes blanches
Brodent le bord vert du chemin ;
Un vent léger courbe les branches
Du...

À travers la forêt de folles arabesques
Que le doigt du sommeil trace au mur de mes nuits,
Je vis, comme l’on voit les Fortunes des fresques,
Un jeune homme penché sur la bouche d’un puits.

Il jetait, par grands tas, dans cette gueule noire
Perles et diamants,...

Enfant, doublement applaudie,
Tu chantes et tu fais des vers ;
Et ton masque de tragédie
Est couronné de lauriers verts.

Type charmant et pur dont le ciel est avare,
Et que d’un fin crayon l’artiste copia,
Scribe salue en vous sa reine de Navarre,
...

Ainsi qu’une capote anglaise
Dans laquelle on a déchargé,
Comme le gland d’un vieux qui baise,
Flotte son téton ravagé.

Vingt couches, autant de véroles,
Ont couturé son ventre affreux,
Hideux amas de tripes molles
Où d'ennui bâille un trou glaireux....

Moi, je suis Béhémot, l’éléphant, le colosse.
Mon dos prodigieux, dans la plaine, fait bosse
                Comme le dos d’un mont.
Je suis une montagne animée et qui marche :
Au déluge, je fis presque chavirer l’arche,
Et quand j’y mis le pied, l’eau monta jusqu’...

J’ai quitté pour un an la campagne : — le chaume
Était jaune ; les champs n’avaient plus cet arome
Que leur donnent en juin les fleurs et le foin vert,
Et l’on sentait déjà comme un frisson d’hiver.
— La campagne, c’est bon l’été. — L’on se promène,
On marche à...

Voici ce que j’ai vu naguère en mon sommeil :
Le couchant enflammait à l’horizon vermeil
Les carreaux de la ville ; et moi, sous les arcades
D’un bois profond, au bruit du vent et des cascades,
Aux chansons des oiseaux, j’allais, foulant des fleurs
Qu’un arc-en-...

Il est des cœurs épris du triste amour du laid.
Tu fus un de ceux-là, peintre à la rude brosse
Que Naple a salué du nom d’Espagnolet.

Rien ne put amollir ton âpreté féroce,
Et le splendide azur du ciel italien
N’a laissé nul reflet dans ta peinture atroce.

...