Mademoiselle Squelette !
Je la surnommais ainsi :
Elle était si maigrelette !
Elle était de la Villette,
Je la connus à Bercy,
Mademoiselle Squelette.
Très ample était sa toilette,
Pour que son corps fût grossi :
Elle était si maigrelette !
Nez camard, voix aigrelette ;
Mais elle me plut ainsi,
...
-
-
Amours des bas-reliefs, ô Nymphes et Bacchantes,
Qui, sur l'Ida nocturne, au bruit d'un tambourin,
Les fronts échevelés en tresses provocantes,
Dansiez en agitant vos crotales d'airain !Vous, plus belles déjà que ces filles du Pinde,
Bayadères d'ébène aux bras purs et nerveux,
Qui bondissez sans bruit sur les tapis de l'Inde !
Avec des... -
Seve qui peins l’objet dont mon cœur suit la loy,
Son pouvoir sans ton art assez loin peut s’estendre ;Laisse en paix l’Univers, ne luy va point apprendre
Ce qu’il faut ignorer si l’on vent estre à soy.Aussi bien manque-t-il icy ie ne sçais quoy
Que tu ne peus tracer, ny moy te faire entendre ;
J’en conserve les traits qui n’ont rien que de tendre ;... -
Si vous ne voulez plus danser,
Si vous ne faites que passer
Sur ce grand théâtre si sombre,
Ne courez pas après votre ombre,
Tâchez de nous la laisser.1844.
-
IX
À MADEMOISELLE FANNY DE P.Ô vous que votre âge défend,
Riez ! tout vous caresse encore.
Jouez ! chantez ! soyez l’enfant !
Soyez la fleur ; soyez l’aurore !Quant au destin,...
-
Stances
Je suis bien jeune encor, et la beauté que j'aime
Est jeune comme moi.
J'ai souvent désiré de lui parler moi-même
Pour lui donner ma foi.
J'obéis sans contrainte à l'amour qu'il me donne
Quelque désir qu'il ait,
Et sans lui résister mon âme s'abandonne
A tout ce qui lui plaît.
Si pour lui témoigner combien je suis... -
Ô rêveuse, pour que je plonge
Au pur délice sans chemin,
Sache, par un subtil mensonge,
Garder mon aile dans ta main.
Une fraîcheur de crépuscule
Te vient à chaque battement
Dont le coup prisonnier recule
L'horizon délicatement.
Vertige ! voici que frissonne
L'espace comme un grand baiser
Qui, fou de naître pour personne,
Ne... -
Page blanche, allons, étincelle !
Car ce rondeau, je le cisèle
Pour la reine de la chanson,
Qui rit du céleste Enfançon
Et doucement vous le musèle.
Zéphyre l'évente avec zèle,
Et pour ne pas vivre sans elle,
Titania donnerait son
Page.
Le bataillon de la Moselle
A sa démarche de gazelle
Eût tout entier payé rançon... -
Vous dans qui le plus beau des dieux
Son aimable et son gracieux
Voulut si pleinement répandre,
Vous, dont le luth harmonieux
Fait que tous, jeunes et vieux
Sont à vous, à vendre et dépendre,
Comme, en sa mort mélodieux
Chante un cygne aux bords du Méandre,
Je viens, en mourant, vous apprendre
Par ces vers, peut-être ennuyeux
Que mon... -
Tu vois, passant, la sépulture
D'un chef-d'oeuvre si précieux,
Qu'avoir mille rois pour aïeux
Fut le moins de son aventure.
L'experte main de la nature,
Et le soin propice des cieux,
Jamais ne s'accordèrent mieux
A former une créature.
On doute pourquoi les destins,
Au bout de quatorze matins,
De ce monde l'ont appelée.
...