• Quand celle j'oy parler qui pare nostre France,
    Lors son riche propos j'admire en escoutant ;
    Et puis s'elle se taist, j'admire bien autant
    La belle majesté de son grave silence.

    S'elle escrit, s'elle lit, s'elle va, s'elle dance,
    Or je poise son port, or son maintien constant,
    Et sa guaye façon ; et voir en un instant
    De çà de là sortir mille...

  • ... Que ne fais-tu proffit, ô frénétique France,
    Des signes dont le ciel t'appelle à repentance ?
    Peux-tu voir d'un oeil sec ce feu prodigieux,
    Qui nous rend chasque soir effroyables les cieux,
    Cest astre chevelu qui menace la terre
    De peste, guerre, faim, trois pointes du tonnerre,
    Qu'en sa plus grand fureur Dieu foudroye sur nous ?
    Mais, las ! que peut du...

  • Et quoi donc ? la France féconde
    En incomparables guerriers,
    Aura jusqu'aux deux bouts du monde
    Planté des forêts de lauriers,
    Et fait gagner à ses armées
    Des batailles si renommées,
    Afin d'avoir cette douleur
    D'ouïr démentir ses victoires,
    Et nier ce que les histoires
    Ont publié de sa valeur ?

    Tant de fois le Rhin et la Meuse,
    Par...

  • Vous qui sans corps, Démons, errez en France,
    Laissez ici reposer doucement
    Vos membres froids, et chez vous maintenant
    Courez pour voir le deuil de votre absence.

    Allez-y donc, invisibles, je pense
    Que vous verrez celui-ci, son enfant,
    L'autre sa femme, en un noir vêtement,
    Offrir à Dieu pour votre délivrance :

    Disant adieu à tous vos...

  • France, mère des arts, des armes et des lois,
    Tu m'as nourri longtemps du lait de ta mamelle :
    Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle,
    Je remplis de ton nom les antres et les bois.

    Si tu m'as pour enfant avoué quelquefois,
    Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ?
    France, France, réponds à ma triste querelle.
    Mais nul, sinon Écho, ne...