• Le jour ne perce plus de flèches arrogantes
    Les bois émerveillés de la beauté des nuits,
    Et c'est l'heure troublée où dansent les Bacchantes
    Parmi l'accablement des rythmes alanguis.

    Leurs cheveux emmêlés pleurent le sang des vignes,
    Leurs pieds vifs sont légers comme l'aile des vents,
    Et la rose des chairs, la souplesse des lignes
    Ont peuplé la...

  • Qu'elle est triste en Octobre avec sa voix pourprée
    La Vesprée !

    Ses funéraires los enamourent les choses
    Trop moroses.

    En chambre rose et blanche une vierge repose
    Blanche et rose.

    Et le hameau se tait. Les bergers qui reviennent
    Se souviennent

    Dans la marche des monts parmi le ranz des sources
    De ses courses

    D'...

  • Comme des larmes d'or qui de mon coeur s'égouttent,
    Feuilles de mes bonheurs, vous tombez toutes, toutes.

    Vous tombez au jardin de rêve où je m'en vais,
    Où je vais, les cheveux au vent des jours mauvais.

    Vous tombez de l'intime arbre blanc, abattues
    Çà et là, n'importe où, dans l'allée aux statues.

    Couleur des jours anciens, de mes robes d'enfant...

  • (Saint-Lazare)

    Triste vieillard, depuis que pour tes cheveux blancs
    Il n'est plus de soutien de tes jours chancelants,
    Que ton fils orphelin n'est plus à son vieux père,
    Renfermé sous ton toit et fuyant la lumière,
    Un sombre ennui t'opprime et dévore ton sein.
    Sur ton siège de hêtre, ouvrage de ma main,
    Sourd à tes serviteurs, à tes amis eux-même...

  • Ah ! portons dans les bois ma triste inquiétude.
    Ô Camille ! l'amour aime la solitude.
    Ce qui n'est point Camille est un ennui pour moi.
    Là, seul, celui qui t'aime est encore avec toi.
    Que dis-je ? Ah ! seul et loin d'une ingrate chérie,
    Mon coeur sait se tromper. L'espoir, la rêverie,
    La belle illusion la rendent à mes feux,
    Mais sensible, mais tendre...

  • Je suis le triste oiseau de la nuit solitaire,
    Qui fuit sa même espèce et la clarté du jour,
    De nouveau transformé par la rigueur d'Amour,
    Pour annoncer l'augure au malheureux vulgaire.

    J'apprends à ces rochers mon tourment ordinaire,
    Ces rochers plus secrets où je fais mon séjour.
    Quand j'achève ma plainte, Écho parle à son tour,
    Tant que le jour...