•  
    « Oh ! ne vous jouez plus d'un vieillard et d'un prêtre !
    « Étranger dans ces lieux, comment les reconnaître ?
    « Depuis une heure au moins, cet importun bandeau
    « Presse mes yeux souffrants de son épais fardeau.
    « Soin stérile et cruel ! car de ces édifices
    « Ils n'ont jamais tenté les sombres artifices.
    « Soldats ! vous outragez le ministre et le...

  •  
    Dis-moi la main qui t’enlève,
    Ô mon âme, et dans un rêve
    Te montre la vérité !
    D’où vient qu’un songe m’emporte
    Jusques au seuil de la porte
    Qu’entr’ouvre l’Éternité
    C’est ici que l’homme arrive ;
    Oui, je reconnais la rive
    Jusqu’où le rocher dérive
    Roulé dans le flot des temps ;
    J’entre dans le port de l’âme :
    Je vais m’...

  • " Mon lit est parfumé d'aloès et de myrrhe ;
    " L'odorant cinnamome et le nard de Palmyre
    " Ont chez moi de l'Egypte embaumé les tapis.
    " J'ai placé sur mon front et l'or et le lapis ;
    " Venez, mon bien-aimé, m'enivrer de délices
    " Jusqu'à l'heure où le jour appelle aux sacrifices :
    " Aujourd'hui que l'époux n'est plus dans la cité,
    " Au nocturne bonheur soyez...

  • "Déjà, mon jeune époux ? Quoi ! l'aube paraît-elle ?
    Non ; la lumière, au fond de l'albâtre, étincelle
    Blanche et pure, et suspend son jour mystérieux ;
    La nuit règne profonde et noire dans les cieux,
    Vois, la clepsydre encor n'a pas versé trois heures :
    Dors près de ta Néra, sous nos chastes demeures ;
    Viens, dors près de mon sein." Mais lui, furtif et lent,...

  • Depuis le premier jour de la création,
    Les pieds lourds et puissants de chaque Destinée
    Pesaient sur chaque tête et sur toute action.

    Chaque front se courbait et traçait sa journée,
    Comme le front d'un boeuf creuse un sillon profond
    Sans dépasser la pierre où sa ligne est bornée.

    Ces froides déités liaient le joug de plomb
    Sur le crâne et les yeux...

  • Le désert est muet, la tente est solitaire.
    Quel Pasteur courageux la dressa sur la terre
    Du sable et des lions? - La nuit n'a as calmé
    La fournaise du jour dont l'air est enflammé.
    Un vent léger s'élève à l'horizon et ride
    Les flots de la poussière ainsi qu'un lac limpide.
    Le lin blanc de la tente est bercé mollement ;
    L'oeuf d'autruche allumé veille...

  • C'était une des nuits qui des feux de l'Espagne
    Par des froids bienfaisants consolent la campagne :
    L'ombre était transparente, et le lac argenté
    Brillait à l'horizon sous un voile enchanté ;
    Une lune immobile éclairait les vallées,
    Où des citronniers verte serpentent les allées ;
    Des milliers de soleil, sans offenser les yeux,
    Tels qu'une poudre d'or,...

  • (extrait)

    La Terre était riante et dans sa fleur première ;
    Le jour avait encor cette même lumière
    Qui du Ciel embelli couronna les hauteurs
    Quand Dieu la fit tomber de ses doigts créateurs.
    Rien n'avait dans sa forme altéré la nature,
    Et des monts réguliers l'immense architecture
    S'élevait jusqu'aux Cieux par ses degrés égaux,
    Sans que rien de...

  • Une Esclave d'Egypte, au teint luisant et noir,
    Lui présente, à genoux, l'acier pur du miroir ;
    Pour nouer ses cheveux, une Vierge de Grèce
    Dans le compas d'Isis unit leur double tresse ;
    Sa tunique est livrée aux Femmes de Milet,
    Et ses pieds sont lavés dans un vase de lait.
    Dans l'ovale d'un marbre aux veines purpurines
    L'eau rose la reçoit ; puis les...

  • La harpe tremble encore et la flûte soupire,
    Car la Walse bondit dans son sphérique empire ;
    Des couples passagers éblouissent les yeux,
    Volent entrelacés en cercle gracieux,
    Suspendent des repos balancés en mesure,
    Aux reflets d'une glace admirent leur parure,
    Repartent ; puis, troublés par leur groupe riant,
    Dans leurs tours moins adroits se heurtent en...