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C'était près d'une source à l'onde pure et sombre,
Le large sycomore y répandait son ombre.
Là, Suzanne, cachée aux cieux déjà brûlants,
Suspend sa rêverie et ses pas indolents,
Sur une jeune enfant que son amour...
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La Terre était riante et dans sa fleur première ;
Le jour avait encor cette même lumière
Qui du Ciel embelli couronna les hauteurs
Quand Dieu la fit tomber de ses doigts créateurs.
Rien n'avait dans sa forme altéré la nature,
Et des monts réguliers l'immense architecture
S'élevait jusqu'aux Cieux par ses degrés égaux,
Sans que rien de leur... -
Vois-tu ce vieux tronc d'arbre aux immenses racines ?
Jadis il s'anima de paroles divines ;
Mais par les noirs hivers le chêne fut vaincu.
Et la dryade aussi, comme l'arbre, a vécu.
(Car, tu le sais, berger, ces déesses fragiles,
Envieuses des jeux et des danses agiles,
Sous l'écorce d'un bois où les fixa le sort,
Reçoivent avec lui la... -
Il naquit sur la terre un Ange, dans le temps
Où le Médiateur sauvait ses habitants.
Avec sa suite obscure et comme lui bannie,
Jésus avait quitté les murs de Béthanie ;
À travers la campagne il fuyait d'un pas lent,
Quelquefois s'arrêtait, priant et consolant,
Assis au bord d'un champ le prenait pour symbole,
Ou du Samaritain disait la... -
Souvent parmi les monts qui dominent la terre
S'ouvre un puits naturel, profond et solitaire ;
L'eau qui tombe du ciel s'y garde, obscur miroir
Où, dans le jour, on voit les étoiles du soir.
Là, quand la villageoise a, sous la corde agile,
De l'urne, au fond des eaux, plongé la frêle argile,
Elle y demeure oisive, et contemple longtemps
Ce... -
D'où venez-vous, Pudeur, noble crainte, ô Mystère,
Qu'au temps de son enfance a vu naître la terre,
Fleurs de ses premiers jours qui germez parmi nous,
Rose du Paradis ! Pudeur, d'où venez-vous ?
Vous pouvez seule encor remplacer l'innocence,
Mais l'arbre défendu vous a donné naissance ;
Au charme des vertus votre charme est égal,
Mais vous... -
Si vous me demandiez ce qu’il fut, je dirais
Qu’il était pâle et grand, triste et blond, que ses traits
N’étaient pas de ceux-là qui font que l’on s’écrie :
Je ne croirai jamais qu’il danse ni qu’il rie.
Au contraire, il avait un front calme et des yeux
Très doux, très bienveillants, distraits mais gracieux.
Son esprit était grave et simple... -
I« Arquebusiers ! Chargez ma couleuvrine !
Les lansquenets passent ! Sur leur poitrine
Je vois enfin la croix rouge, la croix
Double, et tracée avec du sang, je crois !
Il est trop tard ; le bourdon notre-dame
Ne m'avait donc éveillé qu'à demi ?
Nous avons bu trop longtemps, sur mon âme !
Mais nous buvions à saint Barthélemi.II...
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Le soleil prolongeait sur la cime des tentes
Ces obliques rayons, ces flammes éclatantes,
Ces larges traces d’or qu’il laisse dans les airs,
Lorsqu’en un lit de sable il se couche aux déserts.
La pourpre et l’or semblaient revêtir la campagne.
Du stérile Nébo gravissant la montagne,
Moïse, homme de Dieu, s’arrête, et, sans orgueil,
Sur le vaste... -
« Prends ma main. Voyageur, et montons sur la tour. —
Regarde tout en bas, et regarde à l'entour.
Regarde jusqu'au bout de l'horizon, regarde
Du nord au sud. Partout où ton oeil se hasarde,
Qu'il s'attache avec feu, comme l'oeil du serpent
Qui pompe du regard ce qu'il suit en rampant,
Tourne sur le donjon qu'un parapet prolonge,
D'où la vue à...