Inconstance, affreux sentiment,
        Je t’implorais, je te déteste.
Si d’un nouvel amour tu me fais un tourment,
N’est-ce pas ajouter au tourment qui me reste ?
    Pour me venger d’un cruel abandon,
Offre un autre secours à ma fierté confuse ;
Tu...

        Dans la paix triste et profonde
        Où me plongeait ce séjour,
        J’ignorais qu’au bruit du monde
        On peut oublier l’amour :
Quelle est donc cette voix importune et cruelle
Qui déjà me détrompe avec un ris moqueur ?
Comme une flèche...

Qu’est-ce donc qui me trouble, et qu’est-ce que j’attends ?
Je suis triste à la ville, et m’ennuie au village ;
            Les plaisirs de mon âge
Ne peuvent me sauver de la longueur du temps.

Autrefois l’amitié, les charmes de l’étude
Remplissaient sans effort...

Je ne veux pas dormir. Ô ma chère insomnie !
        Quel sommeil aurait ta douceur ?
L’ivresse qu’il accorde est souvent une erreur,
Et la tienne est réelle, ineffable, infinie.
Quel calme ajouterait au calme que je sens ?
Quel repos plus profond guérirait ma...

Quoi ! ce n’est plus pour lui, ce n’est plus pour l’attendre,
Que je vois arriver ces jours longs et brûlants ?
Ce n’est plus son amour que je cherche à pas lents ?
Ce n’est plus cette voix si puissante, si tendre,
Qui m’implore dans l’ombre, ou que je crois entendre ?...

Ne t’en va pas, reste au rivage ;
L’amour le veut, crois-en l’amour.
La mort sépare tout un jour :
Tu fais comme elle ; ah ! quel courage !

Vivre et mourir au même lieu,
Dire : « Au revoir ! », jamais : « Adieu ! »

Quitter l’amour pour l’opulence !
...

Me voici... je respire à peine !
Une feuille m’intimidait ;
...

        Hélas ! que voulez-vous de moi,
    Lettres d’amour, plaintes mystérieuses ?
Vous dont j’ai repoussé longtemps avec effroi
        Les prières silencieuses,
Vous m’appelez ... je rêve, et je cherche, en tremblant,
Sur mon cœur, une clef qui jamais ne s’...

                  Ah ! ce n’est pas aimer que prendre sur soi-même
                  De pouvoir vivre ainsi loin de l’objet qu’on aime.
                                              ANDRÉ CHÉNIER.

Malheur à moi ! je...

Qui m’appelle à cette heure, et par le temps qu’il fait ?
C’est une douce voix, c’est la voix d’une fille :
Ah ! je te reconnais ; c’est toi, Muse gentille !
        Ton souvenir est un bienfait.
Inespéré retour ! aimable fantaisie !
Après un an d’exil, qui t’amène...