Pour me plaindre ou m'aimer je ne cherche personne ; J'ai planté l'arbre amer dont la sève empoisonne. Je savais, je devais savoir quel fruit affreux Naît d'une ronce aride au piquant douloureux. Je saigne. Je me tais. Je regarde sans larmes Des yeux pour qui mes pleurs...
|
Si ta vie obscure et charmée Coule à l'ombre de quelques fleurs, Ame orageuse mais calmée Dans ce rêve pur et sans pleurs, Sur les biens que le ciel te donne, Crois-moi : Pour que le sort te les pardonne, Tais-toi !
Mais si l'amour d'une main sûre...
|
Seule avec toi dans ce bocage sombre ? Qu'y ferions-nous ? à peine on peut s'y voir. Nous sommes bien ! Peux-tu désirer l'ombre ? Pour se perdre des yeux c'est bien assez du soir ! Auprès de toi j'adore la lumière, Et quand tes doux regards ne brillent plus sur moi,...
|
D'où vient-il ce bouquet oublié sur la pierre ? Dans l'ombre, humide encor de rosée, ou de pleurs, Ce soir, est-il tombé des mains de la prière ? Un enfant du village a-t-il perdu ces fleurs ?
Ce soir, fut-il laissé par quelque âme pensive Sous la croix où s'arrête...
|
L'eau nous sépare, écoute bien : Si tu fais un pas, tu n'as rien.
Voici ma plus belle ceinture, Elle embaume encor de mes fleurs. Prends les parfums et les couleurs, Prends tout... je m'en vais sans parure.
L'eau nous sépare, écoute bien : Si tu...
|
Veux-tu l'acheter ? Mon coeur est à vendre. Veux-tu l'acheter, Sans nous disputer ?
Dieu l'a fait d'aimant ; Tu le feras tendre ; Dieu l'a fait d'aimant Pour un seul amant !
Moi, j'en fais le prix ; Veux-tu le connaître ? Moi, j'en...
|
Je ne dis rien de toi, toi, la plus enfermée, Toi, la plus douloureuse, et non la moins aimée ! Toi, rentrée en mon sein ! je ne dis rien de toi Qui soufres, qui te plains, et qui meurs avec moi !
Le sais-tu maintenant, ô jalouse adorée, Ce que je te vouais de...
|
Quand vous suiviez ma trace, J'allais avoir quinze ans, Puis la fleur, puis la grâce, Puis le feu du printemps.
J'étais blonde et pliante Comme l'épi mouvant, Et surtout moins savante Que le plus jeune enfant.
J'avais ma douce mère, Me...
|
Va, mon âme, au-dessus de la foule qui passe, Ainsi qu'un libre oiseau te baigner dans l'espace. Va voir ! et ne reviens qu'après avoir touché Le rêve... mon beau rêve à la terre caché.
Moi, je veux du silence, il y va de ma vie ; Et je m'enferme où rien, plus rien...
|
Triste à ma cellule, Quand la nuit s'abat, Je n'ai de pendule Que mon coeur qui bat ; Si l'ombre changeante Noircit mon séjour, Quelque atome chante, Qui m'apprend le jour.
Dans ma cheminée, Un grillon fervent Faisant sa tournée Jette...
|
|
|