Pays des noirs ! berceau du pauvre Arsène,
Ton souvenir vient-il chercher mon cœur ?
Vent de Guinée, est-ce la douce haleine
Qui me caresse et charme ma douleur ?
M’apportes-tu les soupirs de ma mère,
Ou la chanson qui console mon père ?…
Jouez, dansez, beaux...

Pour la douzième fois, hier, sur ma demeure,
Nuit lente, tu passais sans jeter de pavots ;
Sur mon cœur malheureux je sentais tomber l’heure,
Et l’écho répétait l’heure avec mes sanglots ;
Je regardais, sans voir, une lampe inutile
Dont les rayons brûlaient ma...

Adieu, douce pensée,
Image du plaisir !
Mon âme est trop blessée,
Tu ne peux la guérir.
L’espérance légère
  De mon bonheur
Fut douce et passagère,
  Comme ta fleur.

Rien ne me fait envie,
Je ne veux plus te voir.
Je n’aime plus la...

Oh ! de l'air ! des parfums ! des fleurs pour me nourrir !
Il semble que les fleurs alimentent ma vie ;
Mais elles vont mourir.... Ah ! je leur porte envie :
Mourir jeune, au soleil, Dieu ! que c'est bien mourir !

Pour éteindre une fleur il faut moins qu'un orage :...

Te souvient-il, ma sœur, du rempart solitaire
Où nous cherchions, enfants, de l’ombrage et des fleurs ?
Et de cette autre enfant qui passait sur la terre,
Pour sourire à nos jeux, pour y charmer nos pleurs ?
Son dixième printemps la couronnait de roses :
Marie...

        Inconstance, affreux sentiment,
        Je t’implorais, je te déteste.
Si d’un nouvel amour tu me fais un tourment,
N’est-ce pas ajouter au tourment qui me reste ?
    Pour me venger d’un cruel abandon,
Offre un autre secours à ma fierté confuse ;
Tu...

        Dans la paix triste et profonde
        Où me plongeait ce séjour,
        J’ignorais qu’au bruit du monde
        On peut oublier l’amour :
Quelle est donc cette voix importune et cruelle
Qui déjà me détrompe avec un ris moqueur ?
Comme une flèche...

Qu’est-ce donc qui me trouble, et qu’est-ce que j’attends ?
Je suis triste à la ville, et m’ennuie au village ;
            Les plaisirs de mon âge
Ne peuvent me sauver de la longueur du temps.

Autrefois l’amitié, les charmes de l’étude
Remplissaient sans effort...

Je ne veux pas dormir. Ô ma chère insomnie !
        Quel sommeil aurait ta douceur ?
L’ivresse qu’il accorde est souvent une erreur,
Et la tienne est réelle, ineffable, infinie.
Quel calme ajouterait au calme que je sens ?
Quel repos plus profond guérirait ma...

Quoi ! ce n’est plus pour lui, ce n’est plus pour l’attendre,
Que je vois arriver ces jours longs et brûlants ?
Ce n’est plus son amour que je cherche à pas lents ?
Ce n’est plus cette voix si puissante, si tendre,
Qui m’implore dans l’ombre, ou que je crois entendre ?...