• Quais de Paris ! Beaux souvenirs ! J’étais agile,
    J’étais, sinon bien riche, à mon aise, en ces temps...
    J’étais jeune et j’avais des goûts très militants,
    Tel un bon iconographobibliophile.

    Loin de moi l’orgueil sot de me prétendre habile,
    Même alors ! Mais c’étaient de précieux instants,
    Perdus ou non dans des déboires persistants
    Pour les prix......

  • « Quand je cause avec toi paisiblement,
    Ce m’est vraiment charmant, tu causes si paisiblement !

    Quand je dispute et te fais des reproches,
    Tu disputes, c’est drôle, et me fais aussi des reproches.

    ...
  • Quand tu me racontes les frasques
    De ta chienne de vie aussi,
    Mes pleurs tombent gros, lourds, ainsi
    Que des fontaines dans des vasques,
    Et mes longs soupirs condolents
    Se mêlent à tes récits lents.

    Tu me dis tes amours premières :
    Fille des champs avec des gars,
    Puis fille en ville aux fols écarts
    Et les trahisons coutumières
    Et...

  • Quinze longs jours encore X

    Quinze longs jours encore et plus de six semaines
    Déjà ! Certes, parmi les angoisses humaines
    La plus dolente angoisse est celle d’être loin.

    On s’écrit, on se dit que l’on s’aime ; on a soin
    D’évoquer chaque jour la voix, les yeux...

  • Je suis foutu. Tu m'as vaincu.
    Je n'aime plus que ton gros cu
    Tant baisé, léché, reniflé
    Et que ton cher con tant branlé,
    Piné - car je ne suis pas l'homme
    Pour Gomorrhe ni pour Sodome,
    Mais pour Paphos et pour Lesbos,
    (Et tant gamahuché, ton con)
    Converti par tes seins si beaux,
    Tes seins lourds que mes mains soupèsent
    Afin que mes...

  • Croise tes cuisses sur ma tête
    De façon à ce que ma langue,
    Taisant toute sotte harangue,
    Ne puisse plus que faire fête
    À ton con ainsi qu'à ton cu
    Dont je suis là jamais vaincu
    Comme de tout ton corps, du reste,
    Et de ton âme mal céleste
    Et de ton esprit carnassier
    Qui dévore en moi l'idéal
    Et m'a fait le plus putassier
    Du...

  • Dans la chambre encore fatale
    De l’encor fatale maison
    Où la raison et la morale
    Se tiennent plus que de raison,

    Il semble attendre la venue
    À quoi, misère, il ne croit pas
    De quelque présence connue
    Et murmure entre haut et bas :

    « Ta voix claironne dans mon âme
    Et tes yeux flambent dans mon cœur.
    Le Monde dit que c’est infâme...

  • Riche ventre qui n’a jamais porté,
    Seins opulents qui n’ont pas allaité,
    Bras frais et gras, purs de tout soin servile,

    Beau cou qui n’a plié que sous le poids
    De lents baisers à tous les chers endroits,
    Menton où la paresse se profile,

    Bouche éclatante et rouge d’où jamais
    Rien n’est sorti que propos que j’aimais,
    Oiseux et gais — et quel nid...

  • La myrrhe, l’or et l’encens
    Sont des présents moins aimables
    Que de plus humbles présents
    Offerts aux Yeux adorables
    Qui souriront plutôt mieux
    A de simples vœux pieux.

    Le voyage des Rois Mages
    Certes agrée au Seigneur.
    Il accepte ces hommages
    Et les tient en haut honneur ;
    Mais d’un pécheur qui s’amende
    Pour lui la gloire est...

  •  
    Comme un vol criard d’oiseaux en émoi,
    Tous mes souvenirs s’abattent sur moi,
    S’abattent parmi le feuillage jaune
    De mon cœur mirant son tronc plié d’aune
    Au tain violet de l’eau des Regrets,
    Qui mélancoliquement coule auprès,
    S’abattent, et puis la rumeur mauvaise
    Qu’une brise moite en montant apaise,
    S’éteint par degrés dans l’arbre, si...