Ô mal non mal qui doucement m'oppresses !
Crainte asseuree, ô joyeuse douleur !
Rians souspirs, vermeillette paleur !
Coeur abatu, sans aucunes destresses !
Affections qui estes les maistresses,
Et qui servez à mon esprit vainqueur !
Raison rangee, ô bienheureux malheur
Qui m'abatant tout soudain me redresses !
Ô morte vie ! ô tresvivante...
-
-
Lors que la brune nuict charge sa robbe noire,
Sous icelle tenant tous animaux cachez,
Et que ces feux luisans au grand ciel attachez,
Celebrent hautement de l'Eternel la gloire :
De mon ame la nuict me vient en la memoire
Et lors que bien couverts je pense mes pechez,
Tes clairs yeux ne sont point à les voir empeschez :
Car mon coeur, et ma langue...