De quel soleil, Diane, empruntes-tu tes traits,
La flamme, la clarté de ta face divine ?
Le haut Amour, grand feu du monde où il domine,
Luit sur toi, puis sur nous luire ainsi tu te fais.
Pour toi les beaux pensers, les paroles, les faits
Il crée en nous par toi, ni jamais trop voisine
Ne voile son beau feu, qui sans fin enlumine
Nos coeurs,...
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Mesme effect qu'ont les vents enclos dessous la terre
Qui d'un coup ennemy causent le tremblement
Dont on voit renverser jusques au fondement
Tant de belles citez, vray presage de guerre :
Ou qu'ont dessous l'effroy d'un horrible tonnerre
Le Feu, la Terre, l'Eau, et ce vague element
Qui nous guide icy bas le vif ébranlement
De tant d'eclas... -
Je meure si jamais j'adore plus tes yeux,
Cruelle dédaigneuse, et superbe Maistresse,
Si jamais plus, menteur, je fais une Déesse
D'un subject ennemy de ce qui l'ayme mieux.
C'est moy qui t'ay logée au plus haut lieu des Cieux,
Déguisant ton Esté d'une fleur de jeunesse :
C'est moy qui t'ay doré l'Ebene de ta tresse,
Faisant de ton seul oeil un... -
Je vivois mais je meurs, et mon coeur gouverneur
De ces membres, se loge autre part : je te prie
Si tu veux que j'acheve en ce monde ma vie,
Rend le moy, ou me rens au lieu de luy ton coeur.
Ainsi tu me rendras à moy-mesme, et tel heur
Te rendra mesme à toy : ainsi l'amour qui lie
Le seul amant, liera et l'amant et l'amie :
Autrement ta rigueur feroit... -
Amour vomit sur moy sa fureur et sa rage,
Ayant un jour du front son bandeau délié,
Voyant que ne m'estois sous luy humilié,
Et que ne luy avois encores fait hommage :
Il me saisit au corps, et en cest avantage
M'a les pieds et les mains garroté et lié :
De l'or de vos cheveux plus qu'or fin delié,
Il s'est voulu servir pour faire son cordage.... -
Ô Toy qui as et pour mere et pour pere,
De Jupiter le sainct chef, et qui fais
Quand il te plaist, et la guerre et la paix,
Si je suis tien, si seul je te revere,
Et si pour toy je depite la mere
Du faux Amour, qui de feux, et de traits
De paix, de guerre, et rigueurs, et attraits
Tachoit plonger ton Poëte en misere,
Viens, viens ici, si... -
Encor que toi, Diane, à Diane tu sois
Pareille en traits, en grâce, en majesté céleste,
En coeur, et haut, et chaste, et presqu'en tout le reste
Fors qu'en l'austérité des virginales lois,
La riche et rare fleur, qu'en tout ton corps tu vois,
Ton enbonpoint, ta grâce, et ta vigueur atteste,
Que puis qu'un autre hymen a dénoué ton ceste
Virginal, en... -
Par quel sort, par quel art, pourrois-je à ton coeur rendre
Au moins s'il peut vers moy s'engourdir de froideur,
Ceste vive, gentille, et vertueuse ardeur
Qui vint pour moy soudain, de soy-mesme s'éprendre.
Et quoy ? la pourrois tu comme au paravant prendre
Pour fatale rencontre, et parlant en rondeur
D'esprit, comme je croy, la juger pour grand heur,... -
Quand ton nom je veux faire aux effets rencontrer
De la soeur de Phébus, qui chaste, et chasseresse
Est tant au ciel qu'en terre, et aux enfers Déesse,
Elle fort dissemblable à toi se vient montrer.
Diane les chiens mène, et aux pans fait entrer
Ses cerfs : tu peux mener les grands héros en laisse,
Ains les prendre en tes rets ; son arc le seul corps... -
Des trois sortes d'aimer la première exprimée
En ceci c'est l'instinct, qui peut le plus mouvoir
L'homme envers l'homme, alors que d'un hautain devoir
La propre vie est moins qu'une autre vie aimée.
L'autre moindre, et plus fort toutefois enflammée,
C'est l'amour que peut plus l'homme à la femme avoir.
La tierce c'est la nôtre, ayant d'un tel pouvoir
De...