Avant que nous rentrions, nous nous promenâmes.
Il me semblait que nous tenions un bouquet d’âmes,
et nous disions des mots qui nous faisaient nous taire.
La nuit pure coulait dans l’eau du torrent vert
et, sur les pics,...

Avec les pistolets aux fontes,
il monte, il monte, il monte, il monte,

monte la côte de la route,
le soir dans la campagne rousse.

Chapeau tricorne : il est marquis ;
relevés sont ses pans d’habit.

Du tricorne une roide tresse
tombe et en avant il se...

Avec ton parapluie bleu et tes brebis sales,
avec tes vêtements qui sentent le fromage,
tu t’en vas vers le ciel du coteau, appuyé
sur ton bâton de houx, de chêne ou de néflier.
Tu suis le chien au poil dur et l’âne portant
les bidons ternes sur son dos saillant....

Les badauds faisaient des expériences
où l’on voyait la foule en pantalons courts.
On tirait des étincelles avec ignorance
et on risquait d’être foudroyé du coup.

On montait des ballons ornés comme un théâtre.
Ils n’allaient pas bien et on se tuait.
Les...

Bâte un âne qui porte une outre d’eau de roche
à son flanc, car dans le pays des améthystes
qu’il te faut longuement traverser l’eau n’existe
pas, ni le pain que tu clôras en ta sacoche.

Or c’est à Bassora, dans la boutique, à gauche
de chez Aboul Hassan Ebn Taher...

Toi, lasse en ton printemps de n’avoir pas aimé,
Gamine au doux profil de vierge du Corrège.
Tu pleures la saison des amandiers en neige
Et les lilas légers du pâle mois de mai.

Ô fillette ! Jamais un ami n’a fermé
Sur toi, petit oiseau, ses deux bras comme un...

Tu me vois quelquefois triste, énervé, grincheux,
— Quand j’ai fumé surtout mes pipes allemandes
En travaillant longtemps — alors, tu me demandes
D’où vient l’expression si dure de mes yeux.

Tu me dis que mes grands bouquins sont ennuyeux
Comme les pins et leurs...

Au mois de Mars (le Bélier ♈ ) on sème
le trèfle, les carottes, les choux et la luzerne.
On cesse de herser, et l’on met de l’engrais
au pied des arbres et l’on prépare les carrés.
On finit de tailler la vigne où l’on met en place,
après l’avoir aérée, les échalas...

Caügt avait deux jolis coqs dans son panier.
Il a quatre-vingts ans. Il vit près des sentiers
de Saint-Boès qui sont désolés et sauvages.
Les bécassines y font luire leur plumage.
Caügt m’a dit : salut ! Et dans le champ sauvage
ma chienne essoufflée ramassait la...

Ce fils de paysan qui était bachelier,
Nous avons suivi son convoi le long des lierres.

Le Dimanche il quittait la petite ville
et il allait déjeuner avec sa famille.
... L’après-midi, me disait-il, j’y lis Virgile.

En pensant à cela mon cœur s’enfle et se tord...