La nuit au front brillant d'étoiles
Amène l'instant du départ,
Et le vaisseau fuit sous ses voiles
Des bords où vole mon regard.
Je suis la barque fugitive
Qui vous reconduit vers la rive,
Vous que mes yeux veulent revoir ;
Mais, hélas! la nef...

 
La nuit étoilée et sereine
Descend ; et déjà, loin du bord,
Le vaisseau glisse et nous entraîne…
Penché sur le mouvant sabord,
Je suis la barque fugitive
Qui vous reconduit vers la rive,
Vous que mes yeux voudraient revoir !
Mais la houle est...

 
Le soleil qui descend sous la vague profonde
A rougi l'occident que sa lumière inonde.
Le ciel étend sur moi son pavillon d'azur ;
La vague en réfléchit l'éclat profond et pur,
Et la nuit, déroulant ses ombres et ses voiles,
Et posant sur son front sa...

 
Si nos barques jamais, par la vague entraînées,
Devaient sur d’autres mers ensemble dériver ;
Dans cette île lointaine où nos âmes sont nées,
Si nous devions jamais, ami, nous retrouver ;

Emportons, emportons nos dieux et notre culte !
Ne changeons point d’...

 
C’était un lieu paisible où j’aimais à venir.
La fraîche vision hante mon souvenir.
Enclos de trois côtés par de hautes collines,
Le val s’ouvre au couchant et descend vers la mer.
Une cascade, au fond, de ses eaux cristallines
Baigne les rochers noirs,...

 
Celui qui sait haïr aime et couve sa haine.
Moi, je cède à l’instinct contraire qui m’entraîne.
Dieu fit dans sa bonté la fleur pour embaumer,
La lèvre pour bénir et le cœur pour aimer.
Parfois, comme la mer dont la colère écume,
Si l’indignation dans mon...

 
Champborne, lieux aimés si chers à mon enfance,
Lieux sans cesse entrevus et pleurés dans l’absence,
Vallon de ma jeunesse, ô mes champs ! o mes bois !
Salut à vous, salut pour la dernière fois !
J’ai voulu te revoir, ô chaumière isolée !
J’ai voulu te...

 
L’humide éclat du lys, le blond duvet des pêches
Seraient moins doux pour moi, moins frais que ton baiser.
L’abeille du désir vole et veut se poser,
Veut se poser, ô fleur ! à tes lèvres si fraîches.

La rose ouvre son cœur à l’amoureuse mouche,
Et l’enivre...

 
La nature d’un vert manteau
Couvre l’épaule des collines,
Le vent de mai sur le coteau
Se joue au front des aubépines,
L’agneau bondit sur le gazon,
La fauvette au bord du buisson
Chante au soleil sa mélodie ;
Mais pour moi triste est sa chanson...

 
Quand je la vois, il fait beau dans mon âme,
Tout est lumière en moi, tout est fraîcheur ;
Un ciel d’avril où l’aube épand sa flamme
A moins de brise et d’azur que mon cœur.
Tel que l’oiseau dont la voix est muette,
Sous son regard si je reste sans voix,...