ENNUI, crainte, détresse… On ne sait quoi dans l’air
De ce jour ténébreux s’appesantit sur l’âme…
O le bonheur léger du soleil large et clair,
Lumière qui, pareille à l’amour, se proclame !

Angoisse puérile et peine sans raison
Toute ma force fuit et s’...

 

ENTRE les murs étroits de ma chambre, n’ayant
Pour clarté qu’un reflet de vitre dépolie
Où le frimas simule une forêt jolie,
Mon rêve meurt, dans la tristesse se noyant.

Comme une rose, un jour d’octobre, défaillant,
Mon âme penche au poids de sa...

 

LE charme dangereux de la mort est en toi,
Automne, on le respire en ton souffle, on le boit,
Tu fais le ciel couleur de cendre et de fumée,
Et ton ombre est si douce, ô saison bien-aimée,
Que dès qu’elle a touché, pâle encor, notre seuil,
L’âme faible s’y...

 

MON cœur est comme un grand paradis de délices
Qu’un ange au glaive d’or contre le mal défend ;
Et j’habite mon cœur, pareil à quelque enfant
Chasseur de papillons, seul, parmi les calices.

Gardé des chagrins fous et des mortels supplices,
En l’asile...

 

LE clair de lune sur la ville est endormi.
Dans le ciel ont coulé tant d’opales fondues
Qu’au loin, dans la lumière et l’ombre confondues,
Les astres éclipsés ne luisent qu’à demi.

Dans l’éblouissement, les étoiles cachées
Sont comme des yeux bleus qui...

 

L’AVARE avec son or vit seul, mais il est triste.
Qui ne sait partager ne saura pas aimer.
Doux est d’ouvrir son cœur, dur est de le fermer
Et d’en jouir, tremblant d’une crainte égoïste.

Qu’à l’appel fraternel ta porte ne résiste !
L’accueil est la moitié...

 

SI ton cœur est souffrant et si tu crains la vie,
Fixe, comme une étoile au ciel, ton idéal ;
Fuis le monde méchant, fuis l’amour, fuis le mal.
Le bonheur est au bout de la route gravie.

Tu rougiras de sang les pierres du chemin :
Qu’importe, si ton âme,...

 

J’AI couronné de fleurs le front que je chéris.
L’œillet et le narcisse unis aux violettes,
Et le muguet nacré dont tremblent les clochettes,
Ont orné ses cheveux de leurs parfums fleuris.

Sur Elle, les oiseaux voltigèrent, surpris ;
Et le vent anima de...

 

LE crépuscule gris par ma vitre regarde ;
Et, comme s’il avait le regret de finir
Submergé par la nuit noire qui va venir,
Le crépuscule gris à ma vitre s’attarde.

Mon rideau se teint d’ombre et chaque objet se farde
Et s’enveloppe lentement, sans se...

 

DANS les érables d’or et les érables rouges
Comme de précieux joyaux les feuilles bougent,
Et les rameaux légers font sur l’horizon pur
Des losanges de ciel et des carreaux d’azur.
La montagne, en octobre, est somptueuse et douce.
Un désir d’air sylvestre...