Antique Justicier, ô divin Sagittaire,
Tu foulais de l’Oita la cime solitaire,
Et dompteur en repos, dans ta force couché,
Sur ta solide main ton front s’était penché.
Les pins de Thessalie, avec de fiers murmures,
T’abritaient gravement de...
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Antique justicier, ô divin Sagittaire,
Tu foulais de l’Œta la cime solitaire,
Et dompteur en repos, dans ta force couché,
Sur ta solide main ton front s’était penché.
Les pins de Thessalie, avec de fiers murmures,T’abritaient gravement de leurs larges ramures ;
Détachés de l’épaule et du bras indompté,
Ta massue et ton arc dormaient à ton côté.... -
Enchemisé d’acier du col à la cheville,
Et le long manteau blanc de l’Ordre par-dessus,
Avec dix chevaliers d’un sang très noble issus,
Don Fadrique s’en vient de Coïmbre à Séville.Le jeune Maître, né de Dona Léonor,
Sur sa mule à... -
Or, étant à Burgos, en sa chambre royale,
Don Pedro fait mander Juan de Hinestrosa :
— Ami Juan Fernandez, dit le Roi, venez çà.
J’ai souci d’un cœur ferme et d’une foi loyale.Quand mes frères bâtards, m’assaillant à l’envi,
Saccageaient... -
Ces beaux arbres, témoins de tant d’amours anciennes,
Qui fléchissaient, chargés du poids des jours sans fin,
Respirent, rajeunis, ton arome divin,
Ô Fleur, vivante Fleur, Rose de Louveciennes !Sous leur ombre un Poète immortel a chanté
Dont ils gardent encor la mémoire pieuse.
N’entends-tu pas errer cette âme harmonieuse
Comme un battement d’aile... -
Les roses d’Ispahan dans leur gaîne de mousse,
Les jasmins de Mossoul, les fleurs de l’oranger
Ont un parfum moins frais, ont une odeur moins douce,
Ô blanche Leïlah ! que ton souffle léger.Ta lèvre est de corail, et ton rire léger
Sonne... -
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Chassée en tourbillons du pôle solitaire,
La neige primitive enveloppe la terre ;
Livide, et s’endorment de l’étemel sommeil,
Dans la divine mer s’est noyé le soleil.À travers les pins blancs qu’il secoue et qu’il ploie
Le vent gronde. La pluie aux grains de fer tournoie
Et disperse, le long des flots amoncelés,
De grands troupeaux de loups hurlants... -
L’immense mer sommeille. Elle hausse et balance
Ses houles où le ciel met d’éclatants îlots.
Une nuit d’or emplit d’un magique silence
La merveilleuse horreur de l’espace et des flots.Les deux gouffres ne font qu’un abîme sans borne
De... -
O Paris! c’est la cent deuxième nuit du siége,
Une des nuits du grand Hiver.
Des murs à l’horizon l’écume de la neige
S’enfle et roule comme une mer.Mâts sinistres dressés hors de ce flot livide,
Par endroits, du creux des vallons,
Quelques grêles clochers, tout noirs sur le ciel vide,
S’enlèvent, rigides et...