Mes colonnes sont alignées
Au portique du feuilleton ;
Elles supportent, résignées,
Du journal le pesant fronton.

Jusqu’à lundi je suis mon maître.
Au diable chefs-d’œuvre mort-nés !
Pour huit jours je puis me permettre
De vous fermer la porte au nez...

Oui, l’œuvre sort plus belle
D’une forme au travail
        Rebelle,
Vers, marbre, onyx, émail.

Point de contraintes fausses !
Mais que pour marcher droit
        Tu chausses,
Muse, un cothurne étroit !

Fi du rhythme commode,
Comme un...

Le front fumant encor d'une ardente besogne,
L’autre jour, à cheval, dans le bois de Boulogne
Je courais. – Les sentiers au feuillage nouveau,
L’encens des bourgeons verts, me montaient au cerveau,
Et laissant de côté livres neufs et vieux tomes,
Je me baignais...

La lune de ses mains distraites
A laissé choir, du haut de l’air,
Son grand éventail à paillettes
Sur le bleu tapis de la mer.

Pour le ravoir elle se penche
Et tend son beau bras argenté,
Mais l’éventail fuit sa main blanche,
Par le flot qui passe...

 

Sommeil, fils de la nuit et frère de la mort ;
Écoute-moi, Sommeil : lasse de sa veillée,
La lune, au fond du ciel, ferme l’œil et s’endort
Et son dernier rayon, à travers la feuillée,
Comme un baiser d’adieu, glisse amoureusement,
Sur le front endormi de...

 
Quand sous l’arc triomphal où s’inscrivent nos gloires
Passait le sombre char couronné de victoires
             Aux longues ailes d’or,
Et qu’enfin Sainte-Hélène, après tant de souffrance,
Délivrait la grande ombre et rendait à la France
             Son...

––––Ave Maria ! Reine des cieux,
––––Vers toi s’élève ma prière !
...

Un aveugle au coin d’une borne,
Hagard comme au jour un hibou,
Sur son flageolet, d’un air morne,
Tâtonne en se trompant de trou,

Et joue un ancien vaudeville
Qu’il fausse imperturbablement ;
Son chien le conduit par la ville,
Spectre diurne à l’œil...

Regarder les ondes de l’air
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Puis, admirant sur les sillons
Les ailes des gais papillons
De mille coulours parsemées,
Les croire des fleurs animées.
SAINT-AMAND.

See ! moats and...

À ERNEST HÉBERT

Au fond du parc, dans une ombre indécise,
Il est un banc, solitaire et moussu,
Où l’on croit voir la Rêverie assise,
Triste et songeant à quelque amour déçu.
Le Souvenir dans les arbres murmure,
Se racontant les bonheurs...