POUR chanter la Bretagne et sa belle légende,
L’écume de la mer et la fleur de la lande,
Entre tous la Muse t’élut.
Mais, loin des vieux dolmens, loin des flots pleins d’épaves,
Nous aussi, nous aimons tes poèmes suaves.
Brizeux, barde d’...

Du couvent troublant le silence,
Arrive, avec son bruit pressé,
Une voiture d’ambulance.
On amène un soldat blessé.

Sur sa capote le sang brille ;
Il boite, éreinté par l’obus.
Son fusil lui sert de béquille
Pour descendre de l’omnibus.

C’est un...

 

SALUT, César ! Pour toi les pâles Destinées
Comptent-elles les jours, les mois ou les années ?
Pour un brave la mort n’est rien :
Tu l’affrontas jadis sur les champs de carnage ;
A présent, tu l’attends sans peur, étant un sage.
Tu te meurs...

 

O toi dont la science et le constant effort
Ont si souvent vaincu la douleur et la mort,
O cerveau puissant et fertile,
De l’univers qui souffre obstiné bienfaiteur,
Pardonne si ma voix interrompt, ô Pasteur,
Un instant ton travail utile !

Le genre...

 
Telle, sur une mer houleuse, la frégate
Emporte vers le Nord les marins soucieux,
Telle mon âme nage, abîmée en tes yeux,
Parmi leur azur pâle aux tristesses d’agate.
Car j’ai revu dans leur nuance délicate
Le mirage lointain des Édens et des cieux
...

Mon rêve, par l’amour redevenu chrétien,
T’évoque à ses côtés, ô doux ange gardien,
Divin et pur esprit, compagnon invisible
Qui veilles sur cette âme innocente & paisible !
N’est-ce pas, beau soldat des phalanges de Dieu,
Qui, pour la protéger, fais toujours,...

Je vois fleurir, assis à ma fenêtre,
L’humble lilas de mon petit jardin,
Et son subtil arome qui pénètre
Vient jusqu’à moi dans le vent du matin

Mais je suis plein d’une colère injuste,
Car ma maîtresse a cessé de m’aimer,
Et je reproche à l’innocent arbuste...

Vous portez, mon bel officier,
Avec une grâce parfaite,
Votre sabre à garde d’acier ;
Mais je songe à notre défaite.

Cette pelisse de drap fin
Dessine à ravir votre taille ;
Vous êtes charmant ; mais enfin.
Nous avons perdu la bataille.

On lit...

 

D’UNE somme hier dissipée
Il me reste une pièce encor.
Elle est brillante et bien frappée :
C’est un vieux napoléon d’or.

Pris d’une tristesse soudaine,
Je vois luire, au creux de ma main,
Le front lauré du capitaine
Et son fier...

 

Ô rare fleur, ô fleur de luxe et de décor,
Sur ta tige toujours dressée et triomphante,
Le Velasquez eût mis à la main d’une infante
Ton calice lamé d’argent, de pourpre et d’or.

Mais, détestant l’amour que ta splendeur enfante,
Maîtresse esclave, ainsi...