L’ombre s’affermissait sur les plaines captives,
Et, de ses murs, barrait les horizons d’hiver,
Comme en un tombeau noir, de vieux astres de fer
Brûlaient, trouant le ciel de leurs flammes votives.

On se sentait serré dans un monde d’airain,
Où quelque part, au-...

Sur un échafaud noir, tu porteras ta tête
Et sonneront les tours et luiront les couteaux
Et tes muscles crîront et ce sera la fête,
La fête et la splendeur du sang et des métaux.

Et les pourpres soleils et les soirs sulfuriques,
Les soirs et les soleils,...

Rocs de désespoir immensément tordus
Vers le ciel lourd, voici les consolants hivers
Et la fraîche blancheur et les brouillards pendus
Aux bras, pitié ! pitié ! de vos mélèzes verts ;

Voici le grand silence et la neige du soir.

Voix de granit, combats d’ombre,...

Sur un chemin compact, de pierraille et de cendre,
A travers bois, taillis, fleuves, moissons et prés,
Sous les pâles matins ou les couchants pourprés,
Les trains quotidiens font le tour de la Flandre.

Jadis, on les voyait rouler presque avec crainte :
Les bœufs...

C’était, dans la campagne émerveillée, un coin,
Où la prairie au clair brillait comme un visage,
Où deux grands étangs bleus s’arrondissaient au loin,
Comme un double baiser du ciel au paysage.

Sur les mousses de vair et les pierrailles d’or,
Les...

Et des bouches d’argent et des regards de pierre
Taisent immensément le glacial mystère
De ce minuit, dallé d’ennui.

En des cirques d’éther et d’or, seules et seules,
Les constellations tournent comme les meules
De ce minuit, dallé d’ennui

Des monuments...

Mon cœur? — Il est tombé dans le puits de la mort.
Et sur le bord de la margelle
Sur le bord de la vie et de la margelle
J’entends mon cœur lutter, dans le puits de la mort.

— Le silence est effrayant —

Comme un morceau de gel
La lune...

Sur la bruyère longue infiniment.
Voici le vent cornant Novembre,
Sur la bruyère, infiniment,
Voici le vent
Qui se déchire et se démembre,
En souffles lourds, battant les bourgs,
Voici le vent.
Le vent sauvage de Novembre.

Aux...

Là-bas, cette existence en noir de grandes vieilles,
Par les enclos en noir et les porches d’église,
Cette existence et de prières et de veilles,
Le soir, sous leurs mantes en noir, qu’immobilise,
Et pendant des heures et des heures, l’extase
Au pied d’un ostensoir...

Les passions d’éveil et de savoir ? — Vidées.

Alors, viens voir ton bel ange gardien, le tien,
Qui lentement s’assied sur tes tombeaux d’idées.

Il te parle, très doucement, de l’autrefois ;
Écoute : et les saluts, jadis, à l’oratoire,
Et les Noël et les Pâques et...