Voyez-vous de l'or de ces urnes
S'échapper ces esprits des fleurs,
Tout trempés de parfums nocturnes,
Tout vêtus de fraîches couleurs?

Ce ne sont pas de vains fantômes
Créés par un art décevant,
Pour donner un corps aux arômes
Que nos gazons livrent au...

Autour du toit qui nous vit naître
Un pampre étalait ses rameaux ;
Ses grains dorés, vers la fenêtre,
Attiraient les petits oiseaux.

Ma mère, étendant sa main blanche,
Rapprochait les grappes de miel,
Et les enfants suçaient la branche,
Qu'ils...

 
Dans les climats d'où vient la myrrhe,
Loin des rivages, sur les flots,
Il nait une fleur qu'on admire,
Et dont l'odeur, quand on l'aspire,
Donne l'extase aux matelots.

Savez-vous son nom ?
Le flot le soupire,
Il meurt sans le...

Quand sous la majesté du Maître qu'elle adore
L'âme humaine a besoin de se fondre d'amour,
Comme une mer dont l'eau s'échauffe et s'évapore,
Pour monter en nuage à la source du jour;

Elle cherche partout dans l'art, dans la nature,
La vase le plus saint pour brûler...

 
Le souffle inspirateur qui fait de l'âme humaine
            Un instrument mélodieux
Dédaigne des palais la pompe souveraine :
Que sont la pourpre et l'or à qui descend à peine
            Des palais rayonnants des cieux ?

Il s'abat au...

 
Je fus dès la mamelle un homme de douleur ;
Mon cœur, au lieu de sang, ne roule que des larmes ;
ou plutôt de ces pleurs Dieu m’a ravi les charmes,
Il a pétrifié les larmes dans mon cœur.
L’amertume est mon miel, la tristesse est ma joie ;
Un instinct...

 
Grillon solitaire
Ici comme moi,
Voix qui sors de terre,
Ah ! réveille-toi !
J'attise la flamme,
C'est pour t'égayer ;
Mais il manque une âme,
Une âme au foyer !

Grillon solitaire,
Voix qui sors de terre,
Ah...

 
Seconde voix du cœur qui pleure,
Larme sonore du saint lieu,
Poésie, harpe intérieure,
Seule langue qui parle à Dieu !

Ce roi de la lyre divine,
A qui le Seigneur en fit don,
Te pressait contre sa poitrine
Pour lui dire : « ...

Toi, dont le monde encore ignore le vrai nom,
Esprit mystérieux, mortel, ange ou démon,
Qui que tu sois, Byron, bon ou fatal génie,
J’aime de tes concerts la sauvage harmonie,
Comme j’aime le bruit de la foudre et des vents
Se mêlant dans l’orage à la voix des...

Frappe encore, ô Douleur, si tu trouves la place !
Frappe, ce cœur saignant t'abhorre et te rend grâce,
Puissance qui ne sais plaindre ni pardonner !
Quoique mes yeux n'aient plus de pleurs à te donner,
Il est peut-être en moi quelque fibre sonore
Qui peut sous ton...