Doux pasteur du troupeau des âmes,
Qui conduis aux sources de Dieu
Ces petits enfants et ces femmes
Penchés aux coupes du saint lieu ;

Semeur des célestes paroles,
Qui sèmes la gerbe du Christ,
Ce sénevé des paraboles,
Dont le...

 
Sur ton front, Laurence,
Laisse-moi poser
De l'indifférence
Le chaste baiser.
Si je le prolonge,
Oh ! ne rougis pas !
On s'attache au songe
Qui fuit de nos bras.

Ma lèvre dérange,
Sur tes blonds cheveux,
Le...

 
Un baiser sur mon front ! un baiser, même en rêve !
Mais de mon front pensif le frais baiser s'enfuit ;
Mais de mes jours taris l'été n'a plus de sève ;
Mais l'Aurore jamais n'embrassera la Nuit.

Elle rêvait sans doute aussi que son haleine...

Esprit de l'homme, un jour sur ces cimes glacées,
Loin d'un monde odieux, quel souffle t'emporta ?
Tu fus jusqu'au sommet chassé par tes pensées ;
Quel charme ou quelle horreur à la fin t'arrêta ?

Ce furent ces forêts, ces ténèbres, cette onde,
Et ces arbres sans...

 
Adieu! mot qu'une larme humecte sur la lèvre ;
Mot qui finit la joie et qui tranche l'amour ;
Mot par qui le départ de délices nous sèvre ;
Mot que l'éternité doit effacer un jour!

Adieu!.... Je t'ai souvent prononcé dans ma vie,
...

 
Il est une heure de silence
Où la solitude est sans voix,
Où tout dort, même l’Espérance;
Où nul zéphyr ne se balance
Sous l’ombre immobile des bois;

Il est un âge où de la lyre
L’âme aussi semble s’endormir,
Où du poétique...

 
Dieu se lève; et soudain sa voix terrible appelle
De ses ordres secrets un ministre fidèle,
Un de ces esprits purs qui sont chargés par lui
De servir aux humains de conseil et d’appui,
De lui porter leurs vœux sur leurs ailes de flamme,
De...

 
Toi qui du jour mourant consoles la nature,
Parais, flambeau des nuits, lève-toi dans les cieux;
Etends autour de moi, sur la pâle verdure,
Les douteuses clartés d’un jour mystérieux!
Tous les infortunés chérissent ta lumière;
L’éclat...

 
Quand le bronze écumant dans ton moule d’argile,
Léguera par ta main mon image fragile
A l’œil indifférent des hommes qui naîtront,
Et que, passant leurs doigts dans ces tempes ridées
Comme un lit dévasté du torrent des idées,
Pleins de doute, ils diront...

 
Quand ta voix céleste prélude
Aux silences des belles nuits,
Barde ailé de ma solitude,
Tu ne sais pas que je te suis !

Tu ne sais pas que mon oreille,
Suspendue à ta douce voix,
De l'harmonieuse merveille
S'enivre longtemps...