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    LE poète dort : l’oiseau chante.
    Mais, près du poète endormi,
    La voix de l’oiseau, plus touchante,
    Garde quelque chose d’ami.

    Le poète est mort : la fleur brille.
    Mais, près du poète, la fleur,
    Dans la goutte d’eau qui scintille
    Garde quelque chose d’un pleur.

    Le poète attend : l’aube veille,
    Qui, du ciel penchant les sommets,...

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    DANS le vieil hôtel catholique
    J’aime surtout la grande cour
    Où veille un fantôme de tour
    Sur lequel un lierre s’applique.

    Un platane mélancolique
    Y garde avec un vague amour
    Une urne à l’austère contour
    Où dort, sans doute, une relique

    Dans sa niche aux coins vermoulus
    La vieille Pomone n’a plus
    De fruits à sa tête meurtrie...