• Seul bijou de ma pauvreté.
    Ton mince argent, ta perle fausse
    (En tout quatre francs), ont tenté
    Quelqu’un dont l’esprit ne se hausse,

    Parmi ces paysans cafards
    À vous dégoûter d’être au monde,
    — Tas d’Onans et de Putiphars ! —
    Que juste au niveau de l’immonde,
     
    Et le Témoin, et le Gardien,
    Le Grain d’une poussière illustre,
    Un...

  • Eh quoi ! dans cette ville d’eaux,
    Trêve, repos, paix, intermêde
    Encor toi de face ou de dos ;
    Beau petit ami : Ganymède !

    L’aigle t’emporte, on dirait comme
    A regret de parmi des fleurs
    Son aile d’élans économe
    Semble te vouloir par ailleurs

    Que chez ce Jupin tyrannique
    Comme qui dirait au Revard
    Et son œil qui nous fait la nique...

  • L'apprenti point trop maigrelet, quinze ans, pas beau,
    Gentil dans sa rudesse un peu molle, la peau
    Mate, œil vif et creux, sort de sa cotte bleue,
    Fringante et raide au point, sa déjà grosse queue
    Et pine la patronne, une grosse encore bien,
    Pâmée au bord du lit dans quel maintien vaurien,
    Jambes en l'air et seins au clair, avec un geste !
    A voir le...

  • Ces vrais vivants qui sont les saints,
    Et les vrais morts qui seront nous,
    C’est notre double fête à tous,
    Comme la fleur de nos desseins,
     
    Comme le drapeau symbolique
    Que l’ouvrier plante gaîment
    Au faite neuf du bâtiment,
    Mais, au lieu de pierre et de brique,

    C’est de notre chair qu’il s’agit,
    Et de notre âme en ce nôtre œuvre...

  • Toutes les amours de la terre
    Laissent au cœur du délétère
    Et de l’affreusement amer,
    Fraternelles et conjugales,
    Paternelles et filiales,
    Civiques et nationales,
    Les charnelles, les idéales,
    Toutes ont la guêpe et le ver.

    La mort prend ton père et ta mère,
    Ton frère trahira son frère,
    Ta femme flaire un autre époux,
    Ton...

  • À la grosseur du sentiment
    Ne vas pas mesurer ma force,
    Je ne prétends aucunement
    À la grosseur du sentiment.
    Toi, serre le mien bontément
    Entre ton arbre et ton écorce.
    À la grosseur du sentiment
    Ne vas pas mesurer ma force.

    La qualité vaut mieux, dit-on,
    Que la quantité, fût-ce énorme.
    Vive le gourmet, fi du glouton!
    La...

  •  
    Tu fais tant partie intégranle de moi-même,
    Ou plutôt je le fais tant de ce toi que j’aime
    Si ! que j’en suis venu jusqu’à le confier
    Ou, mieux, que tu perçois sans, moi t’y convier.
    Les secrets les plus noirs de mon intelligence
    Et de ma conscience, et quelle diligence
    Ne mets-tu pas dans l’enquête et dans l’examen !
    Parfois, ma foi, tu m’...

  • Tu fus souvent cruelle,
    Même injuste parfois,
    Mais que fait, ô ma belle,
    ...

  • « Tu m’ostines ! » — « Et je t’emmène
    A la campagne. » Ainsi parlaient
    Deux amoureux dont s’éperlaient
    Plus d’un encor propos amène.

    Je crains fort que ces amoureux
    N’aient été nous l’autre semaine
    Nous répondant, Tyrcis, Climène,
    Hélas i en mots trop savoureux.

    Mais puisqu’il en est temps encore,
    Puisqu’il en est encore temps,
    Ne...

  • Simplement, comme on verse un parfum sur une flamme
    Et comme un soldat répand son sang pour la patrie,
    Je voudrais pouvoir mettre mon cœur avec mon âme
    Dans un beau cantique à la sainte Vierge Marie.

    Mais je suis, hélas ! un pauvre pécheur trop indigne,
    Ma voix hurlerait parmi le chœur des voix des justes :
    Ivre encor du vin amer de la terrestre vigne,...