La nuit, dans le silence en noir de nos demeures, Béquilles et bâtons qui se cognent, là-bas; Montant et dévalant les escaliers des heures, Les horloges, avec leurs pas ;
Émaux naifs derrière un verre, emblèmes Et fleurs d'antan, chiffres maigres et vieux; ...
|
Dans la maison où notre amour a voulu naître, Avec les meubles chers peuplant l'ombre et les coins, Où nous vivons à deux, ayant pour seuls témoins Les roses qui nous regardent par les fenêtres.
Il est des jours choisis, d'un si doux réconfort, Et des heures d'...
|
Avec le même amour que tu me fus jadis Un jardin de splendeur dont les mouvants taillis Ombraient les longs gazons et les roses dociles, Tu m'es en ces temps noirs un calme et sûr asile.
Tout s'y concentre, et ta ferveur et ta clarté Et tes gestes groupant les...
|
Le soir, plein des dégoûts du journalier mirage, Avec des dents, brutal, de folie et de feu, Je mords en moi mon propre coeur et je l'outrage Et ricane, s'il tord son martyre vers Dieu.
Là-bas, un ciel brûlé d'apothéoses vertes Domine un coin de mer - et des...
|
L'hiver, les chênes lourds et vieux, les chênes tors, Geignant sous la tempête et projetant leurs branches Comme de grands bras qui veulent fuir leur corps, Mais que tragiquement la chair retient aux hanches,
Semblent de maux obscurs les mornes recéleurs ; Car l'...
|
Et ce Londres de fonte et de bronze, mon âme, Où des plaques de fer claquent sous des hangars, Où des voiles s'en vont, sans Notre-Dame Pour étoile, s'en vont, là-bas, vers les hasards.
Gares de suie et de fumée, où du gaz pleure Ses spleens d'argent lointain vers...
|
Trouant de tes rayons sans nombre Le feuillage léger, Soleil, Tu promènes, comme un berger, Le tranquille troupeau des ombres Dans les jardins et les vergers.
Dès le matin, par bandes, Sitôt que le ciel est vermeil, Elles s'étendent Des...
|
I
Pour y tasser le poids de tes belles lourdeurs, Tes doubles seins frugaux et savoureux qu'arrose Ton sang, tes bras bombés que lustre la peau rose, Ton ventre où les poils roux toisonnent leurs splendeurs,
Je tresserai mes vers comme, au fond des...
|
Sur sa butte que le vent gifle, Il tourne et fauche et ronfle et siffle, Le vieux moulin des péchés vieux Et des forfaits astucieux.
Il geint des pieds jusqu'à la tête, Sur fond d'orage et de tempête, Lorsque l'automne et les nuages Frôlent son toit de...
|
Et qu'importent et les pourquoi et les raisons Et qui nous fûmes et qui nous sommes : Tout doute est mort, en ce jardin de floraisons Qui s'ouvre en nous et hors de nous, si loin des hommes.
Je ne raisonne pas, et ne veux pas savoir Et rien ne troublera ce qui...
|
|
|