A Léon Cladel.
Le mouchoir sur la nuque et la jupe lâchée, Dès l'aube, elle est venue au pacage, de loin ; Mais sommeillante encore, elle s'est recouchée, Là sous les arbres, dans un coin.
Aussitôt elle dort, bouche ouverte et ronflante ; Le gazon...
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Comme des mains Coupées, Les feuilles choient sur les chemins, Les prés et les cépées.
La vieille au mantelet de cotonnade, Capuchon bas jusqu'au menton, A sauts menus, sur un bâton, Trimballe aux champs sa promenade.
Taupes, souris, mulots...
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Les barques d'or du bel été Qui partirent, folles d'espace, S'en reviennent mornes et lasses Des horizons ensanglantés.
A coups de rames monotones, Elles s'avancent sur les eaux ; On les prendrait pour des berceaux Où dormiraient des fleurs d'...
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Comme des clous, les gros pavés Fixent au sol les routes claires : Lignes et courbes de lumière Qui décorent et divisent les terres En ce pays de bois et de champs emblavés.
Les plus vieilles se souviennent du temps de Rome, Quand s'en venaient les Dieux...
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Un vent rude soufflait par les azurs cendrés, Quand du côté de l'aube, ouverte à l'avalanche, L'horizon s'ébranla dans une charge blanche Et dans un galop fou de nuages cabrés.
Le jour entier, jour clair, jour sans pluie et sans brume, Les crins sautants, les...
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Avec les doigts de ma torture Gratteurs de mauvaise écriture, Maniaque inspecteur de maux, J'écris encor des mots, des mots...
Quant à mon âme, elle est partie.
Morosement et pour extraire L'arrière-faix de ma colère, Aigu d'orgueil, crispé d'...
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Des villages plaintifs et des champs reposés, Voici que s'exhalait, dans la paix vespérale, Un soupir doucement triste comme le râle D'une vierge qui meurt pâle, les yeux baissés,
Le coeur en joie et tout au ciel déjà tendante. Les vents étaient tombés. Seule...
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Brumes mornes d'hiver, mélancoliquement Et douloureusement, roulez sur mes pensées Et sur mon coeur vos longs linceuls d'enterrement Et de rameaux défunts et de feuilles froissées Et livides, tandis qu'au loin, vers l'horizon, Sous l'ouatement mouillé de la plaine...
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Près d'un étang désert, où dort une eau brunie, Un rai du soir s'accroche au sommet d'un roseau ; Un cri s'écoute, un cri désespéré d'oiseau, Un cri pauvre et perdu dans la plaine infinie.
Comme il est faible et frêle et peureux et fluet ! Et comme avec...
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J'ai regardé, par la lucarne ouverte, au flanc D'un phare abandonné que flagellait la pluie : Des trains tumultueux, sous des tunnels de suie, Sifflaient, toisés de loin par des fanaux de sang.
Le port, immensément hérissé de grands mâts, Dormait, huileux et...
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