• I

    Tu me dois ta photographie
    À la condition que je
    Serai bien sage — et tu t’y fies !

    Apprends, ma chère, que je veux
    Être, en échange de ce don
    Précieux, un libertin que

    L’on pardonne après sa fredaine
    Dernière en faveur d’un second
    Crime et peut-être d’un troisième.

    Cette image que tu me dois
    Et que je ne mérite pas,...

  • Un rêve de cuisses de femmes
    Ayant pour ciel et pour plafond
    Les culs et les cons de ces dames
    Très beaux, qui viennent et qui vont.

    Dans un ballon de jupes gaies
    Sur des airs gentils et cochons;
    Et les culs vous ont de ces raies,
    Et les cons vous ont des manchons!

    Des bas blancs sur quels mollets fermes
    Si rieurs et si bandatifs
    ...

  • Autant certes la femme gagne
    À faire l’amour en chemise,
    Autant alors cette compagne
    Est-elle seulement de mise

    À la condition expresse
    D’un voile, court, délinéant
    Cuisse et mollet, téton et fesse
    Et leur truc un peu trop géant.

    Ne s’écartant de sorte nette,
    Qu’en faveur du con, seul divin,
    Pour le coup et pour la minette,
    ...

  • L’autel bas s’orne de hautes mauves,
    La chasuble blanche est toute en fleurs,
    A travers les pâles vitraux jaunes
    Le soleil se répand comme un fleuve ;

    On chante au graduel : Fi-li-a !
    D’une voix si lentement joyeuse
    Qu’il faudrait croire que c’est l’extase
    D’à-jamais voir la Reine des cieux ;

    Le...

  • Car tu vis en toutes les femmes
    Et toutes les femmes c’est toi.
    Et tout l’amour qui soit, c’est moi
    Brûlant pour toi de mille flammes.

    Ton sourire tendre ou moqueur,
    Tes yeux, mon Styx ou mon Lignon,
    Ton sein opulent ou mignon
    Sont les seuls vainqueurs de mon cœur.

    Et je mords à ta chevelure
    Longue ou frisée, en haut, en bas,
    Noire...

  •                         
                  V

    Avant que tu ne t’en ailles,
    Pâle étoile du matin,
              — Mille cailles
    Chantent, chantent dans le thym. —

    Tourne devers le poète,
    Dont les yeux sont pleins d’amour ;
              — L’alouette
    Monte au ciel avec le jour. —

    Tourne ton regard que noie
    L’aurore dans son azur ;...

  •  
    Bah ! (Ce n’est pas à vous que l’on parle, madame),
    Après tout, laissons-nous promener par la lame.
    Elle est douce, elle est forte, elle sent bon la mer,
    Son haleine est salée avec un goût amer,
    Elle est ronde et nerveuse, elle chante, elle gronde,
    Et c’est un véhicule aimable sur le monde,
    Sa transparence aussi forme un miroir vivant,
    ...

  • C’est un plus petit cœur
    Avec la pointe en l’air ;
    Symbole doux et fier
    C’est un plus tendre cœur.

    Il verse ah ! que de pleurs
    Corrosifs plus que feu

    Prolongés mieux qu’adieu,
    Blancs comme blanches fleurs !

    Vêtu de violet,
    Fait beau le voir yssir,
    Mais à tout le plaisir
    Qu’il donne quand lui plaît !

    Comme un évêque...

  • Gland point suprême de l’être

    De mon maître,
    De mon amant adoré
    Qu’accueille avec joie et crainte,
    Ton étreinte
    Mon heureux cul, perforé

    Tant et tant par ce gros membre
    Qui se cambre,
    Se gonfle et, tout glorieux

    De ses hauts faits et prouesses,

    Dans...
  • Madame et Pauline Roland,
    Charlotte, Théroigne, Lucile,
    Presque Jeanne d’Arc, étoilant
    Le front de la foule imbécile,
    Nom des cieux, cœur divin qu’exile
    Cette espèce de moins que rien
    France bourgeoise au dos facile,
    Louise Michel est très bien.

    Elle aime le Pauvre âpre et franc
    Ou timide, elle est la faucille
    Dans le blé mûr pour le...