Jean Racine

  • L'Aurore brillante et vermeille
    Prépare le chemin au soleil qui la suit ;
    Tout rit aux premiers traits du jour qui se réveille,
    Retirez-vous, démons, qui volez dans la nuit.

    Fuyez, songes, troupe menteuse,
    Dangereux ennemis par la nuit enfantés :
    Et que fuie...

  • Saintes demeures du silence,
    Lieux pleins de charmes et d'attraits,
    Port où, dans le sein de la paix,
    Règne la Grâce et l'Innocence ;
    Beaux déserts qu'à l'envi des cieux,
    De ses trésors plus précieux
    A comblés la nature,
    Quelle assez brillante couleur
    Peut...

  • SUR LE BONHEUR DES JUSTES, ET SUR
    LE MALHEUR DES REPROUVES

    Heureux, qui de la Sagesse
    Attendant tout son secours,
    N'a point mis en la Richesse
    L'espoir de ses derniers jours.
    La mort n'a rien qui l'étonne ;
    Et dès que son Dieu l'ordonne,
    Son âme...

  • Quel charme vainqueur du monde
    Vers Dieu m'élève aujourd'hui ?
    Malheureux l'homme, qui fonde
    Sur les hommes son appui.
    Leur gloire fuit, et s'efface
    En moins de temps que la trace
    Du vaisseau qui fend les mers,
    Ou de la flèche rapide,
    Qui loin de l'...

  • Les Méchants m'ont vanté leurs mensonges frivoles :
    Mais je n'aime que les paroles
    De l'éternelle Vérité.
    Plein du feu divin qui m'inspire,
    Je consacre aujourd'hui ma Lyre
    A la céleste Charité.

    En vain je parlerais le langage des Anges.
    En vain, mon...

  • PLAINTE D'UN CHRETIEN SUR LES CONTRARIETES
    QU'IL EPROUVE AU DEDANS DE LUI-MEME

    Mon Dieu, quelle guerre cruelle !
    Je trouve deux hommes en moi :
    L'un veut que plein d'amour pour toi
    Mon coeur te soit toujours fidèle.
    L'autre à tes volontés rebelle
    Me...

  • Ode

    tirée du Psaume XVII

    (Fragment)

    Déjà, dans mon âme éperdue,
    La mort répandant ses terreurs,
    Présentait par tout à ma vue
    Et ses tourments et ses horreurs :
    Ma perte était inévitable ;
    J'invoquai ton nom redoutable,
    Et tu fus sensible à mes...

  • Le soleil est toujours riant,
    Depuis qu'il part de l'orient
    Pour venir éclairer le monde.
    Jusqu'à ce que son char soit descendu dans l'onde
    La vapeur des brouillards ne voile point les cieux ;
    Tous les matins un vent officieux
    En écarte toutes les nues :
    ...

  • El sol disipa la tiniebla oscura,
    Y penetrando el ámbito profundo,
    El velo rasga que cubrió á Natura,
    Y vuelve los colores y hermosura
     Al universo mundo.

    ¡Oh, de las almas, Cristo, única lumbre!
    ¡A ti...