Para aquella que es muy alegre

Tu cabeza, tu gesto, tu aire
Son hermosos como un bello paisaje;
La risa juega en tu rostro
Como una brisa fresca en un cielo claro.

Al pasajero disgusto que rozas
Lo diluye la salud
Que brota cual un destello
De tus brazos y de tus hombros.

Los refulgentes colores
Con que salpicas tus vestidos
Vuelcan en el espíritu de los poetas
La imagen de una danza de flores.

Esos trajes locos son el emblema
De tu espíritu abigarrado;
Loco como yo estoy,
¡Te odio tanto como te amo!

A veces en un hermoso jardín
Donde arrastraba mi atonía,
He sentido, como una ironía,
Al sol desgarrar mi pecho;

Y la primavera y el verdor
Tanto han humillado mi corazón,
Que he purgado sobre una flor
La insolencia de la Natura.

Así yo quisiera, una noche,
Cuando la hora de las voluptuosidades suena,
Hacia los tesoros de tu persona,
Como un cobarde, deslizarme sin ruido,

Para castigar tu carne gozosa,
Para magullar tu seno perdonado,
Y hacerle a tu vientre asombrado
Una herida ancha y profunda,

Y, ¡vertiginosa dulzura!
A través de esos labios recientes,
Más deslumbrantes y más bellos,
Infundirte mi veneno, ¡hermana mía!

Collection: 
1841

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