Sonnet vingt-deux de vingt neuf

Quand tes yeux conquérants étonné je regarde,
J’y vois dedans au clair tout mon espoir écrit,
J’y vois dedans amour, lui-même qui me rit,
Et me montre mignard le bonheur qu’il me garde.

Mais quand de te parler parfois je me hasarde,
C’est lors que mon espoir desséché se tarit.
Et d’avouer jamais ton œil, qui me nourrit,
D’un seul mot de faveur, cruelle, tu n’as garde.

Si tes yeux sont pour moi, or vois ce que je dis,
Ce sont ceux-là, sans plus, à qui je me rendis.
Mon Dieu quelle querelle en toi-même se dresse,

Si ta bouche et tes yeux se veulent démentir.
Mieux vaut, mon doux tourment, mieux vaut les départir,
Et que je prenne au mot de tes yeux la promesse.

Quand tes yeux conquérants étonné je regarde,
J’y vois dedans au clair tout mon espoir écrit,
J’y vois dedans amour, lui-même qui me rit,
Et me montre mignard le bonheur qu’il me garde.

Mais quand de te parler parfois je me hasarde,
C’est lors que mon espoir desséché se tarit.
Et d’avouer jamais ton œil, qui me nourrit,
D’un seul mot de faveur, cruelle, tu n’as garde.

Si tes yeux sont pour moi, or vois ce que je dis,
Ce sont ceux-là, sans plus, à qui je me rendis.
Mon Dieu quelle querelle en toi-même se dresse,

Si ta bouche et tes yeux se veulent démentir.
Mieux vaut, mon doux tourment, mieux vaut les départir,
Et que je prenne au mot de tes yeux la promesse.

Collection: 
1550

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Quand tes yeux conquerans estonné je regarde,
J'y veoy dedans à clair tout mon espoir escript ;
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Mais, quand de te parler par fois je me hazarde
C'est lors que mon...