S’il arrivait un jour, en quelque lieu sur terre,
Qu’une entre vous vraiment comprît sa tâche austère,
Si, dans le sentier rude avançant lentement,
Cette âme s’arrêtait à quelque dévoûment,
Si c’était la Bonté sous les cieux descendue,
Vers tous les malheureux la...

Suspendue aux rameaux plus qu’obligeants d’un frêne,
Tu t’inclines vers l’eau limpide de la Seine :
Ton visage charmant s’y reflète, et tu ris.
Très-bien. C’est un miroir qui vaut ceux de Paris.
Mais, prends bien garde, enfant ! si tout à coup le fleuve
Te volait...

Oh ! non, pas un blasphème et pas un désaveu,
Mais je tombe, Seigneur, et je me désespère,
Mais quand ils ont planté le gibet du Calvaire,
C’est dans mon cœur ouvert qu’ils enfonçaient le pieu.

Crois-tu que je t’aimais, moi, dont le manteau bleu
T’abrita quatorze...

Comme nous revenions du Bois, un soir de mai,
Un de ces tièdes soirs où notre âme amollie
Se laisse aller au fil de la mélancolie,
Pour s’être trop mirée aux yeux de l’être aimé,

Elle s’assit, très-triste, au fond d’une causeuse ;
Et sur le velours sombre et vert,...

Sous les abris pompeux des hautes colonnades,
Et dans les carrefours bruyants du vieux Paris,
Que j’ai suivi de fois vos lentes promenades,
Logogriphes vivants, sphinx par moi seul compris !

La foule en vous voyant s’écarte méprisante,
Car vos habits sont vieux, et...

L’âme écoute toute ravie
Le rossignol qui chante en vous :
Vous feriez adorer la vie,
En l’éclairant de vos yeux doux.

Votre voix a le charme étrange
Les appels d’oiseau dans les bois :
Vous rappelez cette mésange
Qu’un pauvre moine d’autrefois

...

Poet: Jean Lahor

Quand le vaisseau, bercé par la mer caressante,
S’arrête aux bords heureux de la terre de Zante
Que les Italiens nomment « fleur du Levant »‚
Le voyageur vers lui voit voler cent nacelles,
Toutes pleines de fleurs humides et nouvelles
Dont l’âme errante flotte et...

Poet: Paul Bourget

Poëte, dors en paix : l’épreuve est terminée ;
Les lauriers sur ta tombe ont fleuri jusqu’au bout,
Mais près d’eux a poussé l’Envie, et chaque année
Voit naître maintenant quelque sourde menée
Pour ébranler le socle où ta gloire est debout.

Ceux-ci, — les plus...

O mon petit pays de Bresse si modeste !
Je t’aime d’un cœur franc ; j’aime ce qui te reste
De l’esprit des aïeux et des mœurs d’autrefois ;
J’aime les sons traînants de ton langage antique,
Et ton courage simple, et cette âme rustique
Qu’on sent frémir encore au...

Je vous ai raconté comment mon pauvre cœur,
Un matin, fut guéri d’une longue souffrance ;
Comment l’amour lassé, cachant l’indifférence,
D’une tendre amitié prit le masque trompeur.

Ce cœur si bien guéri tombe en votre puissance ;
Mais vous, douce Ninon, je vous...