Quand je monte vers la barrière,
En laissant la ville en arrière,
Quand la rue est près de finir,
Un mirage, un décor, un rêve
Au bout de mon chemin se lève :
Voyez les collines bleuir !

Je vous connais : vous êtes Sèvres ;
Vous avez des noms doux aux...

Aimer d’un grand amour une grande beauté
N’est point un culte faux et te garde du blâme,
Si ton cœur, attendri par cet amour, s’enflamme
D’un zèle universel de sainte charité.

La Grâce peut vouloir qu’un Ange ait emprunté
Pour ton salut les traits d’une angélique...

Deux épis se montraient naguère
L’un près de l’autre au champ jauni ;
L’un se tenait droit comme un I,
Sa charge étant assez légère ;
L’autre paraissait accablé,
Tant il portait de grains de blé.
Heureux les pauvres que nous sommes !
Les trésors du monde...

Poet: Marc Monnier

J’étais un naufragé qui malgré lui surnage.
Sur une mer de nacre errant comme deux sœurs,
Deux îles m’ont offert leurs abris caresseurs ;
En deux yeux verdoyants j’ai vu ma double image.

Loin des vieux continents par l’angoisse habités,
J’ai vécu tout un soir dans...

Poet: Léon Dierx

Sur le chemin du bois, par les beaux jours d’été,
Elles viennent souvent se promener ensemble,
A l’heure où le soleil, de sa tiède clarté,
Endort au vent du soir la campagne qui tremble.

Elles vont en chantant des refrains de chansons ;
Au milieu des taillis la...

Les champs sont comme des damiers
Teintés partout du blé qui lève.
Avril a mis sur les pommiers
Sa broderie exquise et brève.

Avant que les soleils brutaux
Aient fait jaunir l’herbe et la branche,
C’est la gloire de nos coteaux
D’avoir cette couronne...

Voyez dans l’île au loin ces blés jaunes, mouvants
Comme un lac d’or fondu sous la chaleur des vents ;
Chaque onde en est d’une autre avec lenteur suivie
Et la lourde moisson chante un hymne à la vie.
Ce spectacle est divin ! — Mais crois-moi cependant,
Suis la...

Poet: Jean Aicard

La cataracte au ciel lance sa blanche écume,
L’éther bleuit les rocs où l’onde a ruisselé,
Et du soleil couchant la pourpre qui s’allume
Forme un dôme de flamme au temple de Philœ.

Groupe effrayant (en bronze on le dirait coulé)
Que la fatalité forgea sous son...

Poet: Louise Colet

Les Métaux, les divins Métaux
Que toujours l’homme voit en rêve,
Ornent la couronne ou le glaive
De tous les Péchés capitaux.

L’orgueil jette sur ses manteaux
Pour cette vie, ô Dieu ! si brève,
Les Métaux, les divins Métaux
Que toujours l’homme voit en...

La roule est lente, hélas ! de la ville à la mer
Et la fatigue est prompte et le pain est amer
A qui le va gagner dans les cités avares.
Les poissons à présent, plus maigres et plus rares,

N’appesantissent plus ma nasse et mon filet
D’où jadis une proie abondante...