« Sa langue est un fer chaud. Dans ses veines brûlées
Serpentent des fleuves de fiel. »
J’ai, douze ans, en secret, dans les doctes vallées,
Cueilli le poétique miel.
Je veux un jour ouvrir ma ruche tout entière ;
Dans tous mes vers on pourra voir
Si ma Muse naquit haineuse et meurtrière.
Frustré d’un amoureux espoir,
Archiloque aux fureurs du belliqueux ïambe
Immole un beau-père menteur ;
Moi, ce n’est point au col d’un perfide Lycambe
Que j’apprête un lacet vengeur.
Ma foudre n’a jamais tonné pour mes injures .
La patrie allume ma voix ;
La paix seule aguerrit mes pieuses morsures,
Et mes fureurs servent les lois.
Contre les noirs Pithons et les Hydres fangeuses,
Le feu, le fer, arment mes mains ;
Extirper sans pitié ces bêtes vénéneuses,
C’est donner la vie aux humains.
Sa langue est un fer chaud
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