A un poète ignorant

Qu'on mène aux champs ce coquardeau,
Lequel gâte (quand il compose)
Raison, mesure, texte et glose,
Soit en ballade ou en rondeau.

Il n'a cervelle ne cerveau.
C'est pourquoi si haut crier j'ose :
" Qu'on mène aux champs ce coquardeau. "

S'il veut rien faire de nouveau,
Qu'il oeuvre hardiment en prose
(J'entends s'il en sait quelque chose) :
Car en rime ce n'est qu'un veau,
Qu'on mène aux champs.

Collection: 
1516

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En languissant et en griève tristesse
Vit mon las coeur, jadis plein de liesse,
Puisque l'on m'a donné mari vieillard.
Hélas, pourquoi ? Rien ne sait du vieil art
Qu'apprend Vénus, l'amoureuse déesse.

Par un désir de montrer ma prouesse
Souvent l'assaus :...

J'attends secours de ma seule pensée :
J'attends le jour, que l'on m'écondira,
Ou que du tout la belle me dira :
"Ami, t'amour sera récompensée."

Mon alliance est fort bien commencée,
Mais je ne sais comment il en ira :
Car, s'elle veut, ma vie périra,
...

Me souvenant de tes bontez divines
Suis en douleur, princesse, à ton absence ;
Et si languy quant suis en ta presence,
Voyant ce lys au milieu des espines.

Ô la doulceur des doulceurs femenines,
Ô cueur sans fiel, ô race d'excellence,
Ô traictement remply de...

Tout au rebours (dont convient que languisse)
Vient mon vouloir : car de bon coeur vous visse,
Et je ne puis par-devers vous aller.
Chante qui veut, balle qui veut baller,
Ce seul plaisir seulement je voulsisse.

Et s'on me dit, qu'il faut que je choisisse
De...

Du premier coup, entendez ma réponse,
Fols détracteurs. Mon Maître vous annonce
Par moi, qui suis l'un de ses clercs nouveaux,
Que pour rimer ne vous craint deux naveaux,
Et eussiez-vous de sens encor une once.

Si l'épargnez, tous deux je vous renonce :
...